|
Quand t'es dans le désert, depuis trop longtemps...
|
Vous vous languissez du Stoner Rock originel, celui qui se voulait certes psychédélique et épais, mais également parcouru par un esprit Rock originel, bien teigneux ? THE HEADS, NEBULA, FU MANCHU, SIXTY WATT SHAMAN, THE ATOMIC BITCHWAX vous hantent encore et toujours ? Alors, il est probable que ce troisième album de ce quartette espagnol vous intéresse fortement. Non pas que vous risquiez de découvrir un groupe qui emprunte des chemins inédits dans la sphère Stoner. WET CACTUS affectionne de fort classiques plans rythmiques bien ventrus, avec riffs charbonneux et basse grondante, le tout animé par une batterie et déchiré par des solos de guitare saturés. Quant au chant, il demeure sans surprise dans un registre médium, légèrement filtré, suffisamment modulé pour se faire raisonnablement expressif.
Mais, s’il n’était question que de cela, nous sommes bien d’accord que Magma Très ne serait qu’un énième album de Stoner Rock efficace, sans plus. Seulement, le fait est de constater que le groupe a minutieusement travaillé son projet, et l’a exécuté avec précision et passion. Voilà qui la différence. Même si la grande majorité des compositions affiche des durées raisonnables (entre plus de trois et plus de six minutes), relevons que l’album se trouve littéralement ponctué par quatre pistes brèves, numérotées de I à IV ; les trois premières demeurent instrumentales et explorent un même thème Bluesy psychédélique, alors que le quatrième acte impose une approche rugueuse, vive et ardente, avec même quelques lignes de chant.
Histoire de ne pas se livrer à un titre à titre lassant, contentons-nous de soulignons l’intensité particulière de Mirage, avec ses motifs orientalisants, la sublime délicatesse initiale de Million Tears (avec une guitare digne des meilleures performances de Robbie KRIEGER, esthète mésestimé de THE DOORS), avant une montée en pression littéralement irrésistible.
Au milieu de ces pièces de choix, qui se détachent nettement, WET CACTUS largue des titres percutants et très accrocheurs : les teigneux My Gaze Is Fixed Ahead et Self Bitten Snake, le mid-tempo Barren Landscape, le très intense et épais Profound Dream, le particulièrement lourd, solennel, progressif et intense Solar Preminence, pièce maîtresse de cet album, avec son break subtil et psychédilico-bluesy en amorce de final : pure magie ! Pas franchement mauvais, le pourtant modulé Hell Dweller vaut surtout pour son intensité rythmique, au service d’un tempo variant entre médium et lent, sans renier une once d’intensité électrique.
A l’arrivée, voilà un groupe qui assume tout à la fois le Stoner Rock dévastateur et le Stoner psychédélique, avec ponctuellement des rythmiques penchant franchement du côté du Stoner Metal. Pour ma part, il me semble que WET CACTUS est parvenu à trouver sa propre voie dans un désert extrêmement balisé, et de longue date. La sincérité, l’efficacité, l’expressivité me semblent être les valeurs essentielles de cet album fort en gueule.
Vidéos de Barren Landscape cliquez ici et de Solar Prominence cliquez ici
|
|
|
|