Métal Intégral - Chronique / SURTR

Doom blanc rouge

REVEREND BIZARRE, SAINT VITUS et BLACK SABBATH : c’est sous le haut patronage de cette sainte trinité que le trio français SURTR se place, de manière fière et tout à fait assumée. Du Doom Metal classique, pour ne pas dire traditionnel, est donc au menu de ce premier album méritoire. Soit cinq compositions personnelles, numérotées de I à V, agrémentées d’une reprise du Doom Over The World de REVEREND BIZARRE.

Conformément aux influences revendiquées, SURTR ne sort pas de sentiers balisés et convoque les ingrédients incontournables au genre. Le tempo est bien évidemment lent, la section rythmique s’emploie à piétiner le sol qu’elle foule, les riffs - excellents - sont graves et ultra Heavy et l’ambiance générale forcément sinistre. Cela dit, le trio parvient à apporter un feeling qui lui est propre et à impulser de la dynamique dans ses compositions lancinantes et arasantes, notamment grâce à une section rythmique plus subtile qu’il n’y paraît (c’est fou comme une basse audible apporte un vrai plus !). En digne fils de Scott WEINRICH, Jeff MAURER (par ailleurs guitariste) donne dans les vocalises âpres et désincarnées. Le résultat sied bien à la désolation d’ensemble ; toutefois, le chant demeure un axe de progrès en vue de gagner en solidité et en expressivité.

Quant à la reprise déjà évoquée du Doom Over The World, elle demeure fidèle à l’esprit du titre original (notamment ce groove irrésistible) et prouve que SURTR n’est pas indigne des manes qu’il invoque. Un trio à suivre.

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