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09/06/2009
A new dawn
ARCAS
 
Il fut un temps où Lyon (alors Lugdunum) était la capitale des Gaules, puis celle du premier royaume de Bourgogne. Ne serait-elle pas en passe de devenir en ce début de millénaire la capitale du royaume de jeunes musiciens Rhône-alpins talentueux oeuvrant dans un Heavy Métal conquérant ? Nous pouvons légitimement nous poser cette question, après l'écoute des albums (reçus récemment) de CEPHEE LYRA, ARKERONN, KENOBASS PROJECT... et ARCAS.
Après un peu d'histoire, une touche de mythologie grecque : Arcas est le fils de ZEUS et CALLISTO, et roi du Royaume d'Arcadie. Une fois au ciel après son trépas, il siégerait au côté de sa môman et serait devenu la Petite Ourse... Bref, tout un programme !

Au présent, ARCAS est une formation formée par un "bi-gone" : Un excellent musicien qui ne souhaite plus voir apparaître son nom dans cette chronique (guitares, banjo, mandoline, flûtes et claviers) et Kevin VILLET (basse et batterie). Ils ont composé tous deux l'ensemble de ce premier album A New Dawn, et l'ont enregistré, mixé et produit. Kevin est quant à lui le réalisateur de l'artwork. Sont venus les épauler sur plusieurs titres Guillaume GAPIN (guitare rythmique), Gaëlle GOSSELIN et Simon HEL (violons), Quentin THOMAS (claviers) et Mathilde ARMENGAUD (harpe).
Le casting posé, qu'en est-il du scénario ? Tout bonnement excellent. Surprenant, parfois déroutant, ébouriffant, la musique d'ARCAS est un savant et intelligent brassage de style : Heavy, Progressif, Folk et Celte.
Epiques et mélodiques, ces 12 compositions instrumentales ont une force artistique indéniable, très imagée et évoluant dans un contexte fantastique, pas loin de la science fiction. Un peu comme si KUBRICK avait percuté HERBERT ! Ou le contraire. Dans un maelström de riffs superbement Heavy et de soli de guitares électriques (MALMSTEEN, Patrick RONDAT) et acoustiques, renforcé par une rythmique puissante (limite parfois Speed Métal), s'imbriquent fort à propos des passages de flûtes et de violons (MAGO DE OZ, THUATA DE DANANN, mais aussi le fabuleux album The Cosmocinesy de QANTICE), de harpe, de mandoline et de banjo. Les claviers confèrent à l'ensemble une ambiance très "space", rappelant Maître LUCASSEN avec AYREON mais surtout STAR ONE. Parfois, au détour d'un passage, le couple claviers-basse peut rappeler ROYAL HUNT, et certains airs les fastes d'un IRON MAIDEN, voire d'un JUDAS PRIEST.
L'ensemble est d'une homogénéité incroyable, et fait preuve d'une maturité d'écriture assez surprenante. Alternant passages énergiques et énervés avec des passages plus calmes, ou laissant souffler l'auditeur (My Eternal Sorrow Without You... avec son contraste bruitages d'orage et pluie / musique Folk, Remembrance et son piano, le final plus calme A New Dawn), la qualité d'écriture de ces 12 titres et le propos musical stimulent sans arrêt notre curiosité et notre intérêt. Les plus de 10 minutes du triptyque Sinister Fate (A Day As the Others..., Descent Into Hell, The Grief) est l'exemple même de cette réussite signée par ces deux musiciens.
Petite ombre tout de même sur la pellicule, gardant toutefois à l'esprit que c'est un premier album auto produit, le mixage et la production restent perfectibles (surtout la batterie et certains passages de guitares électriques). Mais c'est là de ma part chicaner quelque peu ! Chapeaux les Gones ! ARCAS peut briller !
Ben
Date de publication : mardi 9 juin 2009