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12/01/2010
Trace decay
AGNOSIA
 
Il semblerait que le métal progressif inspire de plus en plus les groupes émergents, comme si le succès de géants tels DREAM THEATER ou SYMPHONY X avait donné confiance aux jeunes groupes. Parmi eux, les grecs d’AGNOSIA, qui viennent de sortir leur premier concept-album sur l’autodestruction lié à la recherche de son identité personnelle.

Globalement, les morceaux de cet opus débordent d’énergie. Le groupe a beaucoup à donner et l’écoute donne envie de tout prendre. La recherche technique, tant au niveau des rythmiques que des solos de guitares et claviers, est extrêmement poussée et l’influence des mentors du genre se fait clairement ressentir.
Ainsi des titres comme Adrift Into Lie, A Concrete Paradise et The Curtains Rise font directement penser à KAMELOT, AYREON et bien sûr DREAM THEATER. A ce titre, les performances du guitariste Dionysis et du claviériste Pantelis sont à saluer bien bas, car tout au long de l’album ils nous offriront des solos absolument géniaux, mélodieux, et riches en termes de sonorités, mais également des superbes mélodies et breaks à la guitare acoustique, ou au piano, imposant alors des ambiances complètement décalées, presque « bluesy ».

Ce genre d’ambiances absolument superbes et envoutantes se retrouvent sur les morceaux Another Promise, A Concrete Paradise, Insanity’s Romance, Chords Noir, ou encore Voices, lorsque interviennent guitares en son clair, trompette, violoncelle (assuré par Ioannis Zarias) ou des chœurs féminins façon gospel.
Et cette voix féminine, c’est celle d’Eva Lafka, qui apporte aux morceaux Another Promise et Voices une dimension absolument superbe. Riche en émotions, et pouvant moduler le rendu souhaité selon son bon vouloir, cette voix m’a convaincue à 100% !

Ce qui n’est pas tant le cas pour celle du chanteur attitré de la formation, Manos. En effet, son chant est parfois approximatif au niveau de la justesse, et il me semble que le choix des lignes de doublages ne soit pas toujours très judicieux. On pourra certes critiquer le mixage des voix, qui souvent leur donnent un effet métallique et rend la compréhension du texte difficile. Ce qui est dommage car cette impression s’évanouit rapidement lors des chants lead non doublés, comme dans The Curtains Rise ou Picadilly Circus Night.

Il est également fort dommage que plusieurs titres de cet opus soient relativement similaires, que ce soit au niveau des structures ou des tempos. Ainsi les titres Adrift Into Lie, The Curtains Rise ou Into Delirium semblent être les échos les uns des autres. Je leur préfère nettement les chefs d’œuvre Picadilly Circus Night, The Patterns Of A Dream, et Voices qui imposent des ambiances bien différentes mais toutes aussi prenantes, que ce soit par l’énergie dégagée ou par l’atmosphère totalement décalée et absolument envoutante.

AGNOSIA possède donc un énorme potentiel. Le groupe sait vraiment comment manipuler son auditeur pour l’amener là où il le souhaite. Mais il faudrait que ce genre de travail se retrouve sur l’intégralité de l’album, pas seulement sur quelques titres transcendantaux au milieu d’autres plus plats. Je guetterai leurs futurs travaux avec grande curiosité et intérêt…

Mélodie : 4/5
Technique : 4/5
Originalité : 3/5
Production : 4/5
Maud
Date de publication : mardi 12 janvier 2010