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24/01/2010
About metal
ARES
 
Fils de Vulcain et d’Héra, Arès (Le Viril), dieu de la guerre, est une divinité peu appréciée du peuple grec. Accompagné de ses écuyers, ses fils Deimos (la Crainte) et Phobos (la Terreur), il souffre d’une image négative. Même ses histoires d’amour se terminent mal !

Avec un tel patronyme – et un tel « pathos » – il serait aisé de croire qu’ARÈS fasse partie de ces nombreuses formations à jouer un Metal barbare et sans finesse. Que nenni ! Bien au contraire, la musique que pratique le quintette francilien est du Metal mélodique, Heavy à souhait, souvent épique dans la construction et la conception des huit petits titres de ce premier album très ambitieux et réfléchi.

Rien de très surprenant à cela, sachant que les musiciens sont dans le circuit depuis une bonne quinzaine d’années, remontant à l’époque de WILLPOWER et de WILLER. Nous n’avons donc pas à faire ici à des néophytes.
Ce About Metal comporte a priori tous les éléments qui font l’attirance d’un disque : les ambiances et tempi variés, les rythmes enlevés par moments (Perchance To Dream), lourds, pesants ou rapides à d’autres (Burn And Die), de bonnes parties de headbanging avec des rythmiques et des ambiances bien souvent imparables (Virtue Of The Weak).

L’album commence avec le très entraînant Perchance To Dream. Dès cette introduction il semble évident qu’ARÈS joue pour le plaisir. Un plaisir plus qu’à son tour teinté, entre autre, de cette influence désormais incontournable qu’est IRON MAIDEN (celui des débuts, période Di’ANNO, ou du milieu des 80’s, lorsqu’Adrian SMITH a pu véritablement poser sa marque de fabrique, son jeu de guitare). ARÈS puise son inspiration chez d’autres grands du Metal ou du Prog. ACCEPT, QUEENSRYCHE ou DREAM THEATER, parmi d’autres formations moins flagrantes, me viennent à l’esprit.

Si la mélodie est une constante, le groupe sait travailler les ambiances au gré des thèmes, comme le démontre le rythme de galérien, un rythme plus qu’enlevé, un rythme d’éperonnage, qui accompagne le bien nommé Spartan. Impossible de ne pas visualiser ces galères ou bien ces déplacements pédestres massifs de l’armée sparte ou des légions romaines... Enfin ARÈS clôt cet album avec Echec, un titre en français tout aussi efficace et rentre dedans que le reste de cet album qui reflète l’amour du Metal.

Si chaque morceau est prometteur et déterminé, deux choses me chatouillent et me gênent quelque peu : trop souvent le groupe s’égare dans des effets musicaux et vocaux dont le résultat est par trop approximatif. Je pense notamment à ces chœurs surprenant sur Spartan et sur Moonless Night, ou le « bordel » de la batterie sur l’intro du morceau éponyme… Egalement, si Damien GAUDOIS possède une voix hors du commun, une voix qui peut monter haut, très haut, et que le chanteur sait parfaitement moduler (de plus, et il faut le noter, son accent anglais est plus qu’honorable et très agréable à l’oreille de l’anglophone que je suis), elle est parfois à la limite du point de rupture, comme d’autres dans ce même registre, mais surtout, en cherchant à atteindre des notes – très – hautes, le chant me semble à la limite du juste et du faux.

Deux « détails » qui peuvent avoir leur importance sur le résultat final, et donc sur la perception de l’auditeur, d’une œuvre qui reste toutefois très prometteuse grâce à ses chansons qui, sans être particulièrement faciles d’accès, sont rapidement mémorisables et se révèlent particulièrement efficaces sur scène.

MARPA
metalmp
Date de publication : dimanche 24 janvier 2010