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16/02/2010
Äio
METSATÖLL
 
Etiqueté folk metal, le groupe estonien METSATÖLL doit avant tout être appréhendé comme une formation de metal thrashisant qui bastonne avant de folkiser aux entournures . Ainsi, le titre qui donne son nom à cet album met en exergue des riffs extrêmement affutés et tranchants, des rythmiques gavées de breaks millimétrés, au service d’une roborative brutalité, formule que ne renierait pas forcément MACHINE HEAD par exemple. Plus particulières et spécifiques, les voix sont en partie parlées, scandées. Le tout balancé tout en muscles en à peine plus de 3 minutes, avec un vrai sens de l’efficacité que l’on retrouve sur la plupart des quatorze titres, seul Verijää dépassant les six minutes. En outre, on apprécie une basse très présente, percutante, véloce, vecteur d’une dynamique incessante. La production à la fois très claire, très puissante et live s’avère particulièrement persuasive.
Les éléments folk réside dans de nombreux arrangements acoustiques : la guitare acoustique du titre d’ouverture Ema Hääl Kutsub, les choeurs virils et les instruments à vent traditionnels de Kui Rebeneb Taevas, Nüüd Tulge, mu Kaimud et Vaid Vaprust, la mélodie sautillante de Kabelimatsid et Tuletalgud. Sans omettre les paroles dont les thématiques semblent solidement ancrées dans la culture autochtone des temps jadis.
La fusion des éléments metal et folk est globalement réussie, fluide et pertinente et n’est pas sans rappeler les origines du genre, à savoir les premiers albums de SKYCLAD, les mélodies folk s’avérant toutefois nettement plus prééminentes.
On me permettra toutefois de trouver les lignes de chant souvent un peu approximatives et la voix de gorge du chanteur pas toujours très en phase avec les mélodies instrumentales ; avouez que cela peut handicaper l’écoute de cet album ! De plus, comme trop souvent, la durée de l’album a tendance à diluer les moments forts.
Au total, les fans du genre peuvent néanmoins se procurer la galette en question, sans trop de risques. Quant aux autres, tout dépendra de leur curiosité.
Alain
Date de publication : mardi 16 février 2010