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27/07/2010
The piper at the gates of doom
DOOMSHINE
 
Au même titre que ses homologues de MIRROR OF DECEPTION et DAWN OF WINTER, DOOMSHINE prouve avec éclat que l’Allemagne peut être une terre d’asile pour le Doom Metal traditionnel, lyrique et mélodique, dans une filiation remontant à CANDLEMASS ou SOLITUDE AETURNUS.
Après un premier album extrêmement encourageant sorti en 2004 chez Iron Glory records, Thy Kingdom Come, le quatuor a pris son temps pour frapper une seconde fois. Saluons d’abord le titre de l’album, clin d’oeil malicieux au tout premier album de PINK FLOYD ; de même, l’illustration sort des sentiers battus du Doom et du Metal en général en optant pour un univers onirique traité dans un style réaliste.
Dès les énormes notes de basse introduisant le premier titre, Sanctuary Demon, on sait que l’ambiance va être pesante. Les riffs et les rythmiques aplatissantes qui enchaînent confirment que la désolation règne dans le camp de DOOMSHINE. Le chant de Tim Marco HOLZ (par ailleurs guitariste) est très posé, respectueux de véritables lignes de chant, ni lyriques, ni démonstratives, juste puissantes, évocatrices et distinctes ; le chant posé, très nuancé et savamment dosé sur les couplets de Hark ! The Absurd Angels Fall constitue une réussite absolue, surtout avec un refrain aussi imparable ! HOLZ et l’autre guitariste Sven PODGURSKI alternent sans défaillir des riffs telluriques (River of January), des zébrures mélodiques qui aèrent l’atmosphère (The Crow Pilot irrésistible, Cold Cefer Ceven tout à fait inquiétant quoique classiquement Heavy), des soli divinement techniques et mélodiques.
Même si certains plans révèlent les influences des grands anciens évoqués ci-dessus (le riff de Actors of The Storm est réminiscent de celui de Darkness in Paradise de CANDLEMASS), DOOMSHINE a solidement travaillé et charpenté ses compositions afin de les rendre dynamiques et passionnantes. Sans être ni surjouées ni caricaturales, les ambiances s’avèrent fascinantes pour l’amateur de Doom Metal mais aussi de Heavy Metal. Le lent Godhunter qui clôt cet album est d’ailleurs tout à fait symptômatique du talent de DOOMSHINE puisqu’il est tout à la fois hypnotique quant à son tempo et progressif quant à sa structure, oppressant et lumineux.
Vous l’aurez compris, DOOMSHINE vient de frapper fort et mérite de sortir du petit cénacle des convertis.
Alain
Date de publication : mardi 27 juillet 2010