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26/08/2010
Live at sweden rock festival 2009
URIAH HEEP
 
Sorti en 2008, l’album Wake The Sleeper s’est avéré une réussite artistique totale et a relancé URIAH HEEP sur les routes du monde entier. Ceux qui ont assisté à la prestation du groupe à l’Olympia ont pu constaté combien la légende britannique possédait un savoir-faire scénique et un enthousiasme rafraîchissant, surtout en comparaison de leurs camarades de tournée BLUE ÖYSTER CULT en très moyenne forme.
Histoire de nous faire profiter de cette tournée, le groupe se lance dans l’édition de bootlegs officiels, au premier rang desquels la prestation à l’édition 2009 du festival Sweden Rock. L’occasion pour nous de vérifier que l’excellent concert parisien n’était pas une exception. Le groupe apparaît ici sûr de lui, dominateur, redoutablement affûté, qu’il s’agisse de mettre en valeur le dernier né Wake The Sleeper (deux titres représentés : Ghost In The Ocean et Angels Walk With You) ou de se frotter aux grands classiques.
URIAH HEEP n’a pas choisi la simplicité en débutant son concert avec deux compositions plutôt lentes et progressives : le lumineux Sunrise et ses choeurs impeccables et Stealin' dont les ouh-ouh sont repris par le public et dont la montée en puissance s’avère irrésistible. On entend le public exulter quand le classique du premier album, Gypsy, déboule avec son riff d’intro massue et ses changements de rythmes prenants. L’enchaînement avec un Look At Yourself endiablé et rallongé achève de convaincre.
Après l’intermède très convaincant de Ghost In The Ocean et Angels Walk With You, le gang de Mick BOX propose une version du majestueux July Morning de près de 11 minutes, puis un Easy Livin’ ramassé et enfin l’acoustique Lady In Black repris en choeur par le public.
L’interprétation combine très habilement la fidélité aux ingrédients initiaux du HEEP : agressivité Hard et mélodies travaillées, thèmes en apparence simples mais structures plus complexes qu’il n’y paraît. Le seul rescapé des origines, le guitariste Mick BOX, assure comme un chef les riffs les plus acérés et les soli débités le pied sur la pédale wah wah, tandis que le bassiste Trevor BOLDER et le dernier venu, le batteur Russell GILBROOK, marient à merveille dextérité et puissance de feu. Le claviériste Phil LANZON ne se risque pas à copier les sonorités très 70’s de son illustre prédécesseur Ken HENSLEY ; il préfère des sonorités plus modernes, des interventions plus concises. De même, le chanteur Bernie SHAW ne peut pas atteindre les notes aigues et chevrotantes du défunt David BYRON mais réadapte les lignes de chant du répertoire classique du HEEP au profit de sa voix plus chaude, plus rauque, plus percutante ; ce type fait montre d’une maîtrise et d’une assurance scéniques redoutables.
Au final, les seuls reproches que l’on peut adresser à ce bootleg (dont le son est irréprochable, soit dit en passant) sont sa relative brièveté (moins d’une heure) et les blancs entre chaque morceau. Sinon, les vétérans ont encore frappé très fort et fêtent de la plus belle des manières les 40 ans du groupe !
Alain
Date de publication : jeudi 26 août 2010