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05/09/2010
First communion
STONED JESUS
 
Avec un tel nom et une étiquette Stoner mise en avant par le label, on pouvait s’attendre à un bon moment de Rock du désert sous acide à déguster avec un sourire béat aux lèvres. Mais nos amis de STONED JESUS nous arrivent d’Ukraine et ont préféré préparer une mixture nettement plus aventureuse.

Alors oui, on trouve une basse mammouthesque, des vocaux embrumés perdus dans le mix, des riffs gras comme une tartine de saindoux et des soli hérités des années 70. Aucun de ces ingrédients n’est particulièrement transcendé mais le tout est pratiqué avec une maîtrise certaine, à défaut d’audace novatrice. Un amateur de KYUSS ne pourra qu’adhérer à l’introduction très Blues spatial de Falling Apart.

Cela dit, STONED JESUS ont forcé la dose sur les influences issues du Rock psychédélique. En témoignent les nombreux éléments planants, les structures pleines de chausse-trappes. Le côté Stoner psychédélique occupe le devant de la scène sur Red Wine, le titre le plus court de l’album.

Mais le véritable atout de STONED JESUS, c’est sa propension à rendre son propos nettement plus sinistre et rigoriste en rendant allégeance aux maîtres du Doom extrême à la REVEREND BIZARRE ou ELECTRIC WIZARD. Illustration : l’album comporte quatre titres, Red Wine faisant office de single avec ses cinq minutes. Les trois autres titres dépassent les dix minutes et sont prétexte à fusionner le groove hypnotique du Stoner, les dérapages psychédéliques et les sévères lancinances rythmiques du Doom extrême (riff martial répétitif, chant désincarné). Black Woods est à ce titre très représentatif puisque les mélodies principales semblent sorties d’un album de BLACK SABBATH période Ozzy (le chant notamment !), mais l’ambiance générale dérive largement vers une obsession rythmique glaciale. La manière qu’a STONED JESUS de marteler un thème rythmique peut rappeler – en moins jusqu’au boutiste – la quête du riff ultime qui prévalait chez SLEEP.

Le risque avec ce genre de mélange, c’est de se perdre en route, de tomber dans l’abus et l’excès. Bien que franchement barrées, les compositions présentes sur First Communion finissent toujours par retomber sur un fil conducteur : un plan rythmique, une mélodie. Par ailleurs, la clarté du mixage et la profondeur de la production aident considérablement à conserver une cohérence. Excellente première communion, vivement la communion solennelle.
Alain
Date de publication : dimanche 5 septembre 2010