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25/11/2010
Fastway
FASTWAY
 
Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré.
Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)...
Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ......
Bon voyage !


Lorsque Fast Eddie CLARKE claque la porte de MOTORHEAD en 1982, ce n’est pas seulement parce qu’il s’est senti piégé par la proposition de produire Iron Fist, l’album qui, après que le trio infernal soit parvenu au sommet avec Ace Of Spades et le Live No Sleep ‘Til Hammersmith, vit chuter MOTORHEAD. C’est aussi pour explorer d’autres horizons musicaux.
Lorsque Pete WAY claque la porte de UFO, c’est en plein enregistrement de Making Contact.
Les deux groupes font partie des "anciens", ceux qui sont en train de se faire laminer par la nouvelle génération, celle des IRON MAIDEN, DEF LEPPARD, SAXON… Les deux musiciens décident alors d’allier leurs talents et leur amour du rock simple et associent leurs noms pour former FASTWAY.
Mais l’entente n’est pas si bonne et Pete WAY s’en va bientôt de son côté former WAYSTED.
Fast Eddie se retrouve, début 1983, entouré du batteur Jerry SHIRLEY et d’un jeune vocaliste d’origine Irlandaise, Dave KING, dont la voix nasillarde et puissante se révèlera, avec ce premier album, magique, tout simplement. Fast Eddie s’adjoint également les service du producteur Eddie KRAMER, notamment connu pour son travail (en tant qu'ingénieur du son ou producteur) avec des artistes comme LED ZEPPELIN, KISS ou Jimi HENDRIX parmi d’autres. L'équipe ainsi constituée peut enregistrer le premier album éponyme de FASTWAY qui voit le jour au cours de l'été 83 chez CBS.

Dès que débute Easy Livin’, avec son riff simple, direct et entêtant, la messe est dite : FASTWAY partage avec MOTORHEAD cet esprit Rock’N’Roll, mais Fast Eddie sait être plus subtil, plus léger et beaucoup moins agressif. Le guitariste évite soigneusement de tomber dans le piège de la répétition… Les titres s’enchaînent et proposent une variété de rythmes et d’ambiances, chacun se révélant à une ou deux exceptions près, indispensable. Feel Me, Touch Me voit Fast Eddie apporter des effets plus subtils dans son jeu de guitare, Dave KING introduisant efficacement l’harmonica. Quant à Jerry SHIRLEY, son passé au sein de HUMBLE PIE lui a enseigné une frappe simple, et directe, un jeu qui ne vise qu’un objectif : poser une structure rythmique solide sur laquelle les autres musiciens peuvent faire ce qu’ils veulent. Vient ensuite le mid tempo soutenu All I Need Is Your Love avant que ne déboule une déferlante de chansons plus éblouissantes les unes que les autres : Another Day débute avec le couple guitare claire/voix avant de prendre de la vitesse et monter en puissance. Il est suivi de Heft, un mid tempo oppressant traitant de mendicité, une chanson aussi sombre et grave que ses paroles. Fin de la face 1.

Un groupe de rock qui ne choque pas a-t-il une raison d’être ? Lorsque débute la face 2 avec le titre We Become One, on imagine volontiers une chanson qui parle de sexe. Normal, jusque là. Mais les paroles sont dès le début perturbantes : « L’été se termine, nous quatre ne faisons qu’un » (Summer nigh is ending, We four become one). On imagine difficilement les membres de FASTWAY (le groupe est censé être un quatuor) « s’enfiler » les uns les autres et paradant ainsi dans le studio ! Mais non, bien sûr, on ne parle que de musique, de l’union sacrée qui nait lorsque chaque musicien joue son rôle. Ce morceau, ironiquement, se conclue avec une guitare qui n’est pas sans rappeler l’ancien groupe de Fast Eddie. On retrouve ensuite un Rock direct, sans fioriture, avec Give It All, puis un Say What You Will au riff et à la rythmique plus foncièrement Hard Rock, et un Dave KING hargneux à la manière, parfois, d’un Angry ANDERSON (ROSE TATTOO). L’album se termine avec les deux morceaux sans doute les moins inspirés : le simplement Rock You Got Me Runnin’, binaire, et Give It Some Action dont l'outro explosive conclue en beauté cet album. Ces deux derniers morceaux sont d’ailleurs les seuls à ne pas se trouver, ce n’est pas un hasard, sur la compilation The Collection sortie par le label Connoisseur en 2000.

FASTWAY, avec ce premier essai, parvient à s’affirmer des deux côtés de l’Atlantique. Si le disque rencontre un succès moins important au Royaume-Uni – où il atteint la 43ème place des charts – que MOTORHEAD (dont le Another Perfect Day monte n°20), le groupe de Fast Eddie réussit là où le groupe de Lemmy a toujours échoué : séduire le public américain qui place l’album en 31ème position du Billboard. L’album frôle même le disque d’or avec 400.000 ventes, chiffres logique puisqu’on trouve dans ce superbe album très inspiré des traces des LED ZEPPELIN, des BEATTLES, des ROLLING STONES, influences qui parlent totalement au public américain en cette année 1983. Ce succès amplement mérité permet à FASTWAY d’envisager sereinement son avenir musical.


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metalmp
Date de publication : jeudi 25 novembre 2010