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24/12/2010
Ultra sonic boogie 1971
CACTUS
 
Pour les plus jeunes, un petit rappel s’impose concernant CACTUS. Il s’agit d’une formation née en 1970 des efforts conjugués de deux transfuges de VANILLA FUDGE, le bassiste Tim BOGERT et le batteur Carmine APPICE, du guitariste Jim McCARTY (des DETROIT WHEELS de Mytch RYDER) et du chanteur Rusty DAY (ancien des AMBOY DUKES au côté de Ted NUGENT). Trois albums studio (Cactus en 70, One Way Or Another et Restrictions en 71) et un mi-live mi-studio (le brûlant ‘Ot’n’Sweaty de 1972) ne permirent pas au groupe de s’imposer. Il faut dire que le répertoire du groupe était tout entier dévoué au Blues et au Boogie plongés dans un incroyable bain d’électricité. Depuis CREAM, la formule était banale et LED ZEPPELIN était d’ores et déjà en train d’écraser toute concurrence. En dépit d’albums jouissifs, CACTUS ne parvint jamais à produire des compositions propres à les faire entrer dans le panthéon du genre.

Une récente reformation et la sortie en 2006 de Cactus V n’ont pas franchement déclenché une vague d’intérêt à la hauteur. Il vaut mieux se pencher sur les albums rappelés ci-dessus et sur ce Ultra Sonic Boogie 1971. Il a été enregistré dans un studio new yorkais dans des conditions live, devant un public restreint. C’est l’occasion de mettre les doigts dans la prise et la tête dans le sac à poussière. Car dès l’entame de Evil, on est littéralement collé au mur par une section rythmique terrassante : Tim BOGERT assure à la fois la rythmique mais joue surtout en lead, toujours au four et au moulin ; Carmine APPICE ne se contente pas s’assurer des rythmes binaires propres au Blues Rock, il n’a de cesse de multiplier les fioritures sans rien perdre en puissance. Pour se faire entendre, McCARTY est obligé de pousser le volume de sa guitare et de multiplier les riffs sursaturés et les soli électrisants. Pour parfaire le tout, Rusty DAY s’arrache littéralement la gorge.

Tout au long de la prestation, le Hard Rock (au sens originel) de CACTUS se déverse aussi inexorablement que la lave d’un volcan en éruption. Franchement, cela n’apporte rien au genre mais, si l’on juge en fonction de la qualité technique de l’interprétation et de la passion mise en oeuvre, CACTUS était et demeure un groupe de tueurs. Hautement recommandable aux nostalgiques des débuts du Hard Rock mais aussi aux amateurs de Stoner Rock qui découvriraient de lointains précurseurs.
Alain
Date de publication : vendredi 24 décembre 2010