Le Death Metal mène à tout, à condition de le quitter. C’est ce que comprirent trois Italiens qui en 2007 décidèrent de se dévouer au Doom Metal traditionnel. Ce premier album de six titres est le fruit de cette reconversion. D’emblée, on constate que le qualificatif traditionnel n’est pas usurpé, tant le Doom Metal ici développé emprunte aux précurseurs (SAINT VITUS, PENTAGRAM notamment) et rejoint les pratiques récentes ou actuelles de REVEREND BIZARRE, LORD VICAR, GRIFTEGARD et consorts.

Sans surprise, les six compositions s’inscrivent dans une durée raisonnable, sillonées par des riffs austères et des soli mélodiques et construits, arasées par une section rythmique pesante qui privilégie la lenteur. Le chant est clair, pas forcément parfaitement maîtrisé mais lugubre à souhait, avec quelques prétentions lyriques. Relativement brute, la production privilégie la clarté, la puissance et laisse peu d’espace aux nuances ; tout juste quelques arrangements ponctuent-ils l’ensemble (comme les choeurs fantômatiques sur Father, l’introduction mélodique de In Depths We Lie, le break de guitare acoustique en plein milieu de Martyr, les bruitages angoissants sur le final de Cry Of The Nephilim).

FANGTOOTH ne cherche pas à innover mais livre néanmoins un exercice de style de bonne tenue, encourageant pour l’avenir.

Alain
Date de publication : vendredi 1 avril 2011