17 / 20
05/05/2011
Superfiz
SUPERFIZ
 
Olivier SPITZER, co-fondateur de SUPERFIZ, est loin d’être un novice dans le circuit, sa carrière musicale ayant débutée avec STATORS (un album et une participation remarquée au France Festival de 85). Mais c’est véritablement depuis l’appel lancé par Renaud HANTSON qui prépare le retour de SATAN JOKERS fin 2008 que le gaillard se (re)fait un nom.
Il s’adjoint dès 2008 les services du vocaliste Pierre BENVENUTTI , découvert dans le rôle de Quasimodo dans la comédie musicale Notre Dame De Paris (pas très Rock, certes, mais certainement une sacrée expérience du métier), et du guitariste Philippe KALFON (SHAKIN’ STREET, BIG BEN). Tous trois sont ensuite rejoints par le bassiste Noël ASSOLO (ex-Rita Mitsouko) et le batteur Gérald MANCEAU (ex-WARNING). Avec de tels noms, il serait tentant de parler de « super groupe » à la française…

Avec la sortie de ce premier album éponyme, il ne reste plus qu’à admirer le travail et se laisser emporter par le résultat. C’est simple : sur 14 morceaux, trois sont, à mon goût, d’un niveau moyen. Le reste est simplement remarquable d’efficacité. Comme si la virulence des derniers méfaits de SATAN JOKERS avait redonné des ailes aux doigts d’Olivier dont la collaboration avec Philippe KALFON se transforme en véritable complicité de la six cordes. SUPERFIZ sait varier les plaisirs en tapant aussi fort qu’il sait se faire groovy, dans l’esprit d’un TRUST toutes périodes confondues (quoique… des débuts jusqu’à Europe Et Haines et Ni Dieu Ni Maitre, bref, avant que le groupe ne se fourvoie…) avec un son ultra moderne qui rappelle souvent METALLICA, et de régulières mais légères et discrètes touches électroniques qui apportent une résolution d’actualité à l’ensemble. Ajoutez à cela le chant de Pierre qui ressemble à un mariage naturel entre le timbre vocal d’un certain Johnny et la gouaille de Bernie, vous aurez une (petite) idée du topo.

L’album démarre sur les chapeaux de roues avec le plus qu’énergique Le Long Des Villes. Et afin de mettre l’auditeur en confiance, afin aussi de le maintenir en éveil, SUPERFIZ lui propose une série de rythmes variés sur les morceaux qui suivent : la guitare langoureuse et trépidante sur Sex And Love devient plus intrusive sur le très explicite Glisser En Toi, tandis que feeling et blues se relaient sur Démocratique Dictature et Tu Rêves Toujours Du Rif (au thème plus d’actualité que jamais puisqu’il traite des désillusions de l’immigration), le rythme totalement entrâinant de Bad Trip... Tout ici, à l’exception de la ballade (trop conventionnelle), du plus fourre-tout Le Même Prix et du seul morceau en anglais (Living) fait mouche. Les textes en français abordent une importante variété de thématiques : SUPERFIZ pourrait se contenter d’un discours politique, mais le groupe serait trop rapidement comparé à d’autres qui s’en sont fait une spécialité. Alors le quintette s’adonne à tous les plaisirs : la politique, certes, mais aussi les problèmes de société et les espoirs de toute une génération (Le Monde Encore) ou de la vie de couple (Je Ne T’Appartiens Pas) parmis d'autres.

Vous l’aurez compris : je ne ma lasse pas de ce premier essai qui résonne en moi comme le font encore des années après les plus grands albums historiques. Bien qu’il soit encore trop tôt pour dire si ce premier album de SUPERFIZ survivra à l’épreuve du temps, il y a là de belles, très belles, promesses.
metalmp
Date de publication : jeudi 5 mai 2011