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04/05/2011
Playing ordinary people
ANASAZI
 
ANASAZI nous avait charmé il y a maintenant quelques années avec un superbe album, Origin(s), proposé en téléchargement gratuit et légal sur son site. Pour leur 5ème album, Mathieu MADANI, Christophe BLANC-TAILLEUR et Romain BOUQUEAU réitèrent cette "offre" gratuite, ce qui ne doit pas nous empêcher d'acquérir Playing Ordinary People pour la modeste somme de 12 € (souscription disponible sur le site). Un petit coup de pouce qui ne peut être que le bienvenu en ces temps de disette pour le format cd !
Ce nouvel album nous cueille là où nous avait laissé Origin(s), avec, à mon avis, une maturité et une entité plus profonde. Ces 12 compositions "Pop / Métal Progressif" (peut être un soupçon plus ombreuses) sont de nouveau très soignées, tout comme l'artwork et le son. Playing Ordinary People joue avec nos sens, nous prend, avec intelligence et liberté durant ses 74 minutes, à contre-pied, entre énergie électrique et onctuosité caressante, nous captive, toujours avec ce soucis et ce travail des mélodies.
Après une intro Pop, Welcome To The Show, où nous avons envie de reprendre le chemin de l'école et ses jeux, cris d'enfants sur fond de guitares, Jeopardize nous fait entrer de plein fouet dans le Métal Progressif que distille savamment les 3 musiciens. "Grosses" guitares, rythmique plus lourde, claviers typés 70's, ce titre flirte avec ce qu'exhibe les américains de DREAM THEATER. Et comme précédemment, DEMIANS se rappelle à nous. What's Left Behind est lui plus grave, plus sombre, certaines parties de guitares me faisant penser à TOOL. Son final instrumental est tout simplement magnifique, avec des guitares qui se font plus aériennes, comme pour dissiper les nuages noirs qui planent sur ce titre. Something Happened est plus calme, avec en toile de fond un message radio et des bruitages. This Ain't Over est calibré Métal, et nous amène puissamment à une pause, les 8 minutes de Shine A light, une ballade tout en émotion, avec en final un chant féminin apportant une douceur maternelle, où oscillent les ondes de PORCUPINE TREE. Tout simplement saisissant ! Something Wrong me fait penser à la scène scandinave actuelle, avec son Hard / Métal hypermélodique. Ce titre prouve, s'il en est besoin, toute la force mélodique que ANASAZI sait développer. Après un début plutôt énigmatique et un déroulement presque introspectif, Stranger To Myself lâche du lest avec des guitares aériennes et procure de nouveau ce sentiment d'approcher PORCUPINE TREE, comme il en va de même sur l'esthétique Silently, où la ligne de chant est impeccable. And est plus bigarré, sans doute le titre le plus "progressif" de l'album. Shame, instrumental entêtant et martial, ouvre la voie à la pièce de résistance, le charnel What If, 15 minutes 45, où le groupe semble vouloir concentrer, synthétiser tous les styles et ambiances déployés sur les 11 titres antérieurs. Composition somptueuse et majestueuse, qui conclut en forme d'apothéose cet album d'une grande richesse, exaltant de bout en bout. Alors vous savez maintenant ce qui vous reste à faire... A votre bon coeur, mesdames, messieurs !

Ben
Date de publication : mercredi 4 mai 2011