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14/05/2011
Fear of infinity
WHILE HEAVEN WEPT
 
En plus de vingt ans d’existence, WHILE HEAVEN WEPT avait vécu au rythme de son géniteur Tom PHILLIPS : lent et majestueux. Après un album studio (Vast Oceans Lachrymose) et un live chez Cruz Del Sur, le groupe américain inaugure sans tarder son tout nouveau contrat avec Nuclear Blast. Longtemps héraut d’un Doom Metal lent, mélancolique, majestueux et lyrique, WHILE HEAVEN WEPT a entamé une mue vers un Metal moins systématiquement Doom mais tout aussi solennel.

Ainsi, en ouverture de ce Fear Of Infinity, WHILE HEAVEN WEPT lance deux charges de cavalerie lourde successives : Hour Of Reprisal et Destroyer Of Solace déboulent ventre à terre, propulsés par une section rythmique impériale de puissance et de frénésie maîtrisée. Il est clair que les fans de la première heure, habitués à de longues pièces lentes et presque contemplatives risquent d’être une fois de plus remués par cette musculeuse entrée en matière. Mais force est de constater que les guitares de Tom PHILLIPS et Scott LOOSE s’avèrent aussi limpides en solo qu’acérées en rythmique ; les claviers de Michelle SCHROTZ et Jason LINGLE apportent des couleurs à la fois automnales et transcendentales ; enfin, le chant de Rain IRVING demeure mélodique, modulé et impérial. Bref, les ingrédients de base du groupe n’ont pas réellement changé, ils sont juste exposés de manière différente.

Pour autant, Fear Of Infinity réserve de superbes moments plus apaisés, davantage conformes aux racines Doom, saisissants de beauté : le mid tempo olympien Obsessions Now Effigies, le très doux et élégiaque Unplenitude, l’atmosphérique To Grieve Forever (légèrement moins inspiré que le reste de l’album), le final lent et douloureux justement intitulé Finality. Le sévère Saturn And Sacrifice et son refrain lumineux ne dépareillerait pas chez CANDLEMASS, c’est dire si WHILE HEAVEN WEPT n’a pas totalement largué les amarres.

Pour que le bonheur du fan soit complet, il aurait peut-être fallu ajouter une longue pièce épique à l’ensemble. Toutefois, il faut saluer le haut niveau qualitatif du groupe et sa manière très intelligente et équilibrée d’évoluer. Il serait incompréhensible qu’avec un tel album WHILE HEAVEN WEPT n’emmène pas des cohortes de nouveaux convertis vers l’éther métallique si divin qui est le sien.
Alain
Date de publication : samedi 14 mai 2011