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06/07/2011
Core
STONE TEMPLE PILOTS
 
Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou re découvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré.
Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.)...
Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ......
Bon voyage !


Nul besoin d’être originaire de Seattle pour appartenir à la scène Grunge : c’est ce que démontre STONE TEMPLE PILOTS en ce début des années 1990. Les racines du combo de San Diego, en Californie, remontent à 1987 et un concert du groupe punk BLACK FLAG durant lequel le chanteur Scott WEILAND rencontre le bassiste Robert DeLEO. Accompagnés de son frère Dean DeLEO et d’Eric KRETZ à la basse, ils fondent d’abord MIGHTY JOE YOUNG. Après s’être nommés, avec le meilleur goût, SHIRLEY TEMPLE PUSSY puis STEREO TEMPLE PIRATES, ils deviennent définitivement STONE TEMPLE PILOTS en 1990 afin de conserver les initiales STP, qui parodient la compagnie STP Motor Oil Company. Le groupe se constitue une fan base dans les clubs de San Diego et signe en 1992 avec le géant Atlantic, qui publie la même année Core.

STONE TEMPLE PILOTS est alors confronté à une rude concurrence. La période est en effet marquée par le succès des principaux poids lourds de Seattle. 1991 voit la sortie de Nevermind de NIRVANA, qui génère une véritable lame de fond, et le triomphe de PEARL JAM avec Ten. En 1992, c’est au tour d’ALICE IN CHAINS de livrer son album indispensable, Dirt. STONE TEMPLE PILOTS tire malgré tout remarquablement son épingle du jeu : Rolling Stone désigne Core « meilleur premier album » de l’année. Le son de ce LP est peaufiné par Brendan O’BRIEN, producteur attitré de PEARL JAM.

Tout comme ces autres formations, STONE TEMPLE PILOTS présente de fortes influences Hard Rock, voire Metal. En la matière, les intentions du groupe apparaissent évidentes dès les premières mesures du titre d’ouverture. Dead & Bloated est introduit par un lugubre couplet a cappella suivi d’un riff écrasant reposant sur les assauts de la section rythmique. L’impression de lourdeur est rarement démentie tout au long de l’album, jalonné de riffs puissants, tels ceux de Wicked Garden ou encore Piece Of Pie.

Exception faite du titre Creep, STONE TEMPLE PILOTS s’illustre dans un registre moins mélancolique que ses contemporains. Ainsi, les hits qui peuplent l’album s’avèrent souvent aisément mémorisables. Ils se différencient à cet égard de la plupart des compositions d’ALICE IN CHAINS ou SOUNDGARDEN, de construction plus torturée et donc moins accessibles. Parmi les titres particulièrement efficaces de Core figurent Sex Type Thing ou Crackerman, dotés de refrains entraînants, ainsi que Plush et son imparable riff d’intro.

La voix de WEILAND rapproche également le groupe du courant Grunge. Puissante et rauque, elle accompagne idéalement les titres furieux de l’album. Il ne se limite pourtant pas à ce registre. La superbe ballade Creep suscite ainsi beaucoup d’émotion. Son interprétation déchirante convient bien au sens général du titre : « I’m half the man I used to be. ». Enfin l’emploi d’un mégaphone sur certains titres lui permet de modifier sa voix, produisant un résultat spectaculaire sur les refrains de Crackerman.

Si le guitariste et la section rythmique du groupe pratiquent avec bonheur l’assaut sonore, les qualités mélodiques des musiciens peuvent être soulignées, notamment au travers de No Memory, court instrumental servant d’interlude entre les lourds Wicked Garden et Sin. De la même manière, le long Where The River Goes allie des mélodies arabisantes à sa rythmique bétonnée. Cependant, une telle recherche comporte ici un léger bémol, à savoir l’inclusion du dispensable Wet My Bed.

STONE TEMPLE PILOTS démarre donc de belle manière une carrière qui sera couronnée de succès commerciaux considérables avec 35 millions d’albums vendus. Son histoire comporte malheureusement des parenthèses en raison de l’addiction de Scott WEILAND. La plus dramatique le conduit à l’hôpital suite à une overdose, après la sortie de No. 4 en 1999. STONE TEMPLE PILOTS ne semble être plus qu’un souvenir quand le chanteur, qui a vaincu sa dépendance, entame en 2003 un bail de cinq ans avec VELVET REVOLVER. Affaibli par le combat qu’il a mené, il chante désormais d’une voix moins riche en graves et plus claire, à l’origine cependant d’excellents titres. En 2008, les dissensions entre WEILAND et ses nouveaux camarades ouvrent la voie à une reformation de STP, qui signe son retour discographique en 2010 avec un album simplement intitulé Stone Temple Pilots.

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Chouman
Date de publication : mercredi 6 juillet 2011