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21/07/2011
The nightmare becomes reality
ANIMA MORTE
 
Voilà qui n’est franchement pas banal : un groupe suédois qui pratique un Rock progressif instrumental à consonnances Metal, complètement inspiré par les musiques et les ambiances des films de giallo. Le giallo ? Il s’agit d’un sous-genre typiquement italien mêlant horreur, fantastique, voire policier ; le plus connu des réalisateurs de giallo est Dario ARGENTO. Avouez que l’équation n’est pas banale ! Qui plus est, elle est on ne peut plus brillante.

Les morceaux comportent des parties différentes qui s’imbriquent, se relancent mutuellement, multipliant les ambiances (glauques ou plus légères) et qui maintiennent une tension permanente. Chose que savaient si bien faire les grands groupes progressifs comme GENESIS, KING CRIMSON (du tout début) ou ELP.

Les arrangements de claviers vintage (on parle ici de Mellotron, de Fender Rhodes, bref des claviers datant des années 70) installent un climat général brumeux, trouble, secoué de part en part par une section rythmique excellente (basse et batterie très mobiles). Le jeu de guitare tour à tour mordant et subtil de Daniel CANNERFELT illumine tout l’album, tant il navigue avec brio dans un environnement où les claviers sont omniprésents.

Et l’absence de chant, me direz-vous ? Hé bien, la qualité et l’expressivité de l’instrumentation se suffisent tout simplement à elles-mêmes, la présence de chant aurait forcément bouleversé l’équilibre miraculeux de The Nightmare Becomes Reality.

ANIMA MORTE se pose en successeur brillant de GOBLIN, groupe italien des années 70 et 80 spécialisé dans les musiques de films. Cet album plaira également aux amateurs de Rock progressif classique et aux mordus de Metal progressif. Une excellente surprise, si morbide soit elle.
Alain
Date de publication : jeudi 21 juillet 2011