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24/01/2012
3 - he who sleeps amongst the stars
KRUX
 
Projet parallèle formé par le bassiste Leif EDLING, l’âme pensante de CANDLEMASS, KRUX clôt la trilogie initialement prévue avec un album à la fois grandiose et assez surprenant. Surprenant car le son global se fait moins extrême que sur le chef d’oeuvre I (2002) et sur le moins réussi II (2006). En fait, III – He Who Sleeps Amongst The Stars pourrait à quelques ajustements prêts faire office d’ultime album de CANDLEMASS. Ce sont principalement les riffs qui, s’ils sonnent toujours très puissamment, semblent moins rugueux, moins granitiques ; par ailleurs, les structures sont un peu plus complexes, plus progressives et les ambiances plus épiques (on pense au monumental Prince Azaar And The Invisible Pagoda qui franchit la barre des dix minutes), le tempo pouvant se faire plus enlevé qu’à l’accoutumée.

Cela crée un certaine confusion quant à la pertinence de KRUX par rapport à CANDLEMASS mais cela ne saurait amoindrir les qualités intrinsèques de cette splendeur de Doom Metal épique absolument impérial. Car s’il avait un peu trop partagé l’écriture sur II, Leif EDLING s’est assuré la part du lion seul un titre, A Place Of Crows, est co-signé avec le guitariste Jörgen SANDSTRÖM (ex-ENTOMBED) ; et le moins que l’on puisse dire, c’est que le bonhomme n’a rien perdu de son savoir faire et de sa superbe.

Les riffs titanesques sont propulsés par une section rythmique extrêmement soudée, où la simplicité de la basse se conjugue avec la mobilité du jeu de Peter STJÄRNVIND (lui aussi ancien de ENTOMBED). Surtout, les mélodies sont omniprésentes, inspirées et imparables dans chacune des lignes de chant, lesquelles sont interprétées avec sa maestria habituelle par l’immense Mats LEVEN (passé dans les rangs de Yngwie MALMSTEEN, THERION mais aussi SABBTAIL et AT VANCE), assurément un des meilleurs chanteurs de Heavy Metal toutes catégories confondues. Tentez de résister au refrain de Small Deadly Curses ! Fredrik ÄKESSON (actuellement soliste chez OPETH) pose des soli impeccables de virtuosité, de feeling et de d’intelligence mélodique. Aux claviers, Carl WESTHOLM tisse des ambiances étranges, troubles, parfois aériennes, toujours très bien intégrées dans l’ensemble.

A peine l’album fini, on se prend à relancer l’écoute, tant le voyage a été intense et passionnant. Mise à part l’ignoble illustration du livret, cet album représente une acquisition impérative pour tous les fans de Doom épique mais aussi de Heavy Metal classique, voire de Power et de Prog Metal. Surtout, on espère que KRUX perdurera au-delà de la trilogie initialement planifiée tant le résultat domine de la tête et des épaules l’essentiel de la production métallique.
Alain
Date de publication : mardi 24 janvier 2012