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18/02/2012
Seven deadly
UFO
 
Il s’est écoulé quarante et une années depuis la sortie de UFO 1, premier disque du groupe sorti en 1971. C’est dire si la chronique de Seven Deadly requiert une traitement circonstancié puisqu’il s’agit du vingtième album de cette éminente formation britannique. Au cours de cette très longue carrière, UFO a connu de 1975 à 1979 une période faste, tant sur le plan artistique que commercial, avec pour pics l’album studio Lights Out (1977) et le double live Strangers In The Night (1979). Le départ du l’emblématique Michael SCHENKER brisa net cette ascension et le reste de la carrière fut en dents de scie. Le retour de Michael SCHENKER avec un superbe Walk On Water (1995) donna quelques raisons d’espérer un regain de popularité. Hélas, le nouveau départ du guitar hero sonna le glas des espoirs.

Depuis 2004 et le solide You Are Here, le chanteur Phil MOGG, implacable leader depuis la défection pour maladie du bassiste Pete WAY, tient la barre en ayant recours au guitariste virtuose Vinnie MOORE, produisant de manière ponctuelle des albums crédibles, agréables, efficaces mais rarement transcendants. Force est de constater que Seven Deadly s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs The Monkey Puzzle (2006) et The Visitor (2009).

Les dix titres (douze dans l’édition digipack limitée) de Seven Deadly visite tous les territoires d’un registre Hard Rock de tradition (Classic Rock comme on dit de nos jours) certes très classique mais tellement bien maîtrisé que, dans la plupart des cas, on se laisse prendre au jeu. Du binaire teigneux que ne renierait pas AC/DC à la ballade désabusée en passant par de nombreuses touches Blues Rock, UFO assure l’essentiel, même si on a parrfois l’impression que la formation est un peu en pilotage automatique et que la fougue et la magie se font attendre. On soulignera néanmoins la qualité impressionnante du jeu de Vinnie MOORE ; à des années lumière de ses débuts de descendeur de manche dans l’écurie Shrapnel (Mind’s Eye en 1986), il fait preuve d’une versatilité bluffante, assénant des riffs secs, glissant des parties de slide juteuses et surtout ciselant des soli absolument brillants de mélodicité. Le véritable homme fort de cet album, c’est lui, sans vouloir faire offense à Phil MOGG qui s’avère néanmoins toujours aussi évocateur avec son timbre rauque et son phrasé laconique.

Pas de révolution ni de réelle magie mais de la fort belle ouvrage, ce qui est déjà on ne peut plus méritoire après des décennies de créativité. A propos de créativité, je sais bien que tous les goûts sont dans la nature, mais l’artwork de cet album fait tout de même partie des pires de la discographie de UFO : le label pourrait peut-être investir quelques euros auprès d’un graphiste digne de ce nom.
Alain
Date de publication : samedi 18 février 2012