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21/03/2012
Anthology iv (the tragedy of nerak)
AKPHAEZYA
 
Avec son second album, le quartet français AKPHAEZYA confirme les ambitions qui sont les siennes. Car si l’on choisit le vocable de Metal progressif, ce n’est pas pour décrire un nième clone de DREAM THEATER mais bien une formation qui aime certes la technicité et la dextérité, les structures complexes et les ambiances contrastées, mais qui n’a de cesse de privilégier la clarté du propos via des mélodies instrumentales et vocales captivantes.

Le substrat Metal progressif est constamment enrichi par des apports très variés : touches de jazz, mélodies orientales (notamment sur le sautillant Utopia et lors d’un break inattendu de Dystopia) ou hispanisantes (break de Harsh Verdict), piano (délicat sur l’instrumental Trance LH.02), guitare acoustique et instruments à cordes (Dystopia à nouveau). Soyons clair : AKPHAEZYA ne fait pas le malin en accumulant les influences et les citations, AKPHAEZYA fait parler la poudre sur des morceaux foncièrement Metal comme Genesis, composition échevelée et épique parcourue par une grosse caisse propulsant des riffs épais, ou l’épileptique cavalcade de Nemesis. Dans ces moments, le groupe s’avère carrément terrassant !

Sans rien enlever aux qualités impressionnantes des instrumentistes du groupe, il faut bien dire que la performance de la chanteuse Nehl AËLIN est bluffante et tout à fait déterminante dans la construction d’une identité propre. Fuyant les poncifs braillards et rebattus du Metal et les performances tape à l’oeil des chanteuses classiques ratées mal reconverties dans le Metal, la dame survole ces compositions complexes de sa voix expressive, variée, chaude, tour à tour percutante et délicate. On a parfois l’impression d’entendre une Tori AMOS sous tension. Les plus ouverts d’esprit peuvent sans problème écouter les oeuvres en solo de Nehl, ils en seront aussi instruits que ravis (www.nehlaelin.com) !

Cerise sur le gâteau, le concept général du groupe nous amène tout droit dans le théâtre antique grec, discipline dont certaines modalités se sont avérées ô combien structurantes pour le développement des arts du spectacle occidentaux.

Avec l’époustouflant Orange de DARK SUNS, ce deuxième opus de AKPHAEZYA s’impose comme une des pépites de ces derniers temps en matière de Metal progressif et tout simplement comme une réussite majeure.
Alain
Date de publication : mercredi 21 mars 2012