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23/04/2012
Heavy metal thunder live - eagles over wacken
SAXON
 
SAXON a décidé de dignement fêter ses 30 ans de carrière en proposant à ses fans ce Heavy Metal Thunder Live - Eagles Over Wacken. Mais attention, le porte monnaie risque de souffrir tant le produit a de versions dérivées... Jugez en par vous mêmes:
1 - DVD/double CD (DVD best of WOA 2004, 2007 et 2009 et double CD live à Glasgow, 2011)
2 - DVD best of WOA 2004, 2007 et 2009
3 - Live à WOA 2009 avec le show intégral en double CD ou
4 - au format triple vinyls
5 - une édition limitée à 1000 exemplaires comprenant les DVD des concerts complets de Wacken en 2004, 2007 et 2009, le double CD Live de Glasgow plus un drapeau, ainsi que 10 "golden tickets" (soit une chance sur 100 de gagner) donnant à l'heureux acquéreur accès à n'importe quel show hors festival de SAXON dans le monde... à vie !

Franchement, plus costaud et moins économique, je crois que même IRON MAIDEN n'a pas su faire...

OK, c'est beau tout ça, mais qu'en est-il de la musique et des images? Le produit de base comprend donc un DVD montrant SAXON live à Wacken et compile trois de ses prestations: 2004, 2007 et 2009. SAXON et Wacken, c'est une vieille, très vieille histoire, qui a débuté dès 1992. Dire que les Anglais y sont comme à la maison relève de l'euphémisme. Comme à la maison, mais pas casanier pour un rond, Biff, Paul et leur bande se donnant à chaque fois à fond, qui haranguant le public, qui "headbanguant" comme un beau diable, Biff grimpant sur la plateforme mobile de la caméra filmant tout le devant de scène, descendant (péniblement...) dans la fosse, remontant (difficilement, aussi, mais avec le sourire, sur scène)...

Ah, mais, oui... Un grand "mais" que même le plus fan des fans de SAXON - ou de n'importe quel groupe jouant dans ce type de festival - remarquera: la distance qui sépare le public de la scène... un espace de, quoi? 15 mètres, au bas mot, une distance qui déshumanise quelque peu l'évènement. Impossible ne serait-ce que d'espérer pouvoir effleurer ses idoles dans de telles conditions. L'autre côté "négatif" de cette séparation c'est qu'on n'entend que peu les réactions et cris du public que l'on voit déchainé, dont les réactions sont, de fait, très distantes, voire quasi inaudibles. Et ça, malgré tous les efforts dispensés par les membres de SAXON, ça casse l'ambiance et le mythe... C'est sans aucun doute le point le plus sensible de ce document pourtant présenté sans temps mort, sans fondu entre les chansons qui sont, rappelons-le, extraites de 3 concerts différents. Le glissé est efficace, et permet à SAXON de nous proposer 30 compositions couvrant ses 30 ans d'existence publique comme s'il ne s'agissait que d'un concert dont la seule "surprise" reste ce batteur interchangeable (Jörg MICHAEL en 2004, Nigel GLOCKER ailleurs), mais ce n'est qu'un plaisant détail. Les Anglais, s'ils font la part belle à leurs grands classiques (Heavy Metal Thunder, Denim And Leather, Wheels Of Steel, Princess Of The Night, 747 (Strangers In The Night), Strong Arm Of The Law, Crusader, etc...) ne délaissent aucun de leurs albums et offrent une place de choix à leurs plus récents exploits avec nombre d'extraits de leurs 3 dernières offrandes (Battalions Of Steel, Red Star Falling, Attila The Hun, I've Got To Rock (To stay Alive)...)

A chaque fois, SAXON, impressionnant et impeccable, donne le meilleur de lui même à ce public totalement réceptif, bien que, une nouvelle fois, presque inaudible. On retrouve avec plaisir l'aigle légendaire (le fameux "Fuckin' Pigeon" dépoussiéré pour l'occasion par l'organisation du WOA) ressorti de son hangar, des éclairages au top, des musiciens plus qu'en forme... bref, tous les ingrédients qui transforment un simple concert en vrai moment de fête. On en oublierai presque, une des rares fautes de goût du festival, le nombre impressionnant d'apparitions du logo du WOA ou de celui de SAXON qui flashent un peu trop sur l'écran de fond de scène, parasitant ainsi la perception que l'on a du show des Anglais, qui restent par ailleurs totalement fidèles à eux-mêmes.

La partie CD, quand à elle, renoue avec l'actualité de SAXON. Ce Glasgow live a été enregistré le 14 avril 2011, soit en pleine tournée de promo du génial Call To Arms. Ceux qui ont assisté à un de ces shows le savent: rien ne semble, en 2011, pouvoir venir à bout de cette folle énergie communicative qui émane de ce SAXON là. Ce qu'ils ont donné à Paris (cf. notre live report dans la rubrique "dossiers"), SAXON le répétait chaque soir, comme me le disaient les jeunots de VANDERBUYST. Le double CD fait donc la part belle aux plus récents titres (Hammer Of The Gods, Back In '79, Call To Arms, When Doomsday Comes) sans oublier aucun de ces grands classiques qui ont forgé la légende de SAXON.

Etonnamment, pourtant - tant pis et tant mieux pour nous tous - un "micmac" fait que je n'ai pas reçu ce show de Glasgow... mais celui de Wacken en 2009, le WOA 2009 Full Show - Fan's Choice Setlist. 2009, soit l'année de la sortie du superbe Into The Labyrinth. Ce concert, comme son nom l'indique, a ceci de particulier que ce sont les fans qui ont établi la setlist, en votant, semble-t-il, sur le site internet du groupe pour leurs titres préférés. SAXON revisite ainsi avec force et brio l'ensemble de sa discographie, démarrée avec un album éponyme (sorti, pour mémoire, comme ce fut le cas jusqu'à Crusader, sur le label français Carrère) en 1979. Trente bougies, ça se fête non? Les Anglais le savent et offrent, comme de coutume, au public du WAO un concert explosif de bout en bout, dont le seul élément surprenant réside, une nouvelle fois dans ce public qui semble absent... Y avait-il seulement des micros orientés de manière à l'enregistrer, ce public ? Cet étonnant détail mis à part, l'énergie de SAXON est aussi communicative face à 1.000 personnes que 50.000. Là encore, certaines formations plus jeunes ont quelques leçons à tirer des plus anciennes qui n'ont vraiment pas dit leur dernier mot.

Alors qu'on débat en France sur l'âge de la retraite, les vieux briscards de SAXON semblent, eux, bien être repartis pour jouer jusqu'à n'en plus pouvoir. Rien ne semble être à même de les arrêter. Un superbe témoignage qui ne semble pas être testamentaire.

metalmp
Date de publication : lundi 23 avril 2012