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16/06/2012
Rational pain
HYPERDUMP
 
Peu avare d’excellentes découvertes, le label Klonosphere nous présente le groupe picard HYPERDUMP. Alors que sort son premier album Rational Pain, il bénéficie déjà d’une solide expérience. Ses bases sont en effet jetées en 2007, suite au split de WENLOCK : trois de ses musiciens, Ws (chant), Holyv (guitare) et Sly (basse), membres originels de la nouvelle formation, sont rejoints par Guillaume (batterie) et Fred (guitare). Avec la sortie d’une démo en 2008, HYPERDUMP peut prendre son envol.

Les influences Fusion apparaissent prédominantes sur Rational Pain, et ce dès le court Wake Up. Ce titre séduisant, qui, par sa brièveté - moins de deux minutes - fait office d’intro de l’album, offre un chant teinté de Hip Hop. Il ne s’agit toutefois pas du titre le plus représentatif de la démarche, qui paraît plus aboutie sur Working Men. Tant sur le plan vocal qu’en matière instrumentale, le pré-refrain de ce titre me rappelle ainsi Give It Away (RED HOT CHILI PEPPERS), extrait de Blood Sugar Sex Magik, souvent considéré comme l’une des œuvres majeures de la Fusion.

Pour autant, HYPERDUMP ne peut se réduire à cette description. La formation délaisse parfois les rivages évoqués ci-dessus pour s’aventurer dans des territoires proches du Death Metal. Pig Song et Hatred en apportent des preuves éclatantes, grâce à une section rythmique sauvage, et notamment au pilonnage de Guillaume. Son jeu, marqué par l’usage de la double pédale, est mis en valeur sur tout l’album par une production remarquable.

Enfin, Rational Pain comprend des titres plus difficiles à définir, qui n’en demeurent pas moins très réussis. A titre d’exemple, Loser et Urizen, outre des composantes Neo Metal particulièrement sensibles sur les refrains, dévoilent d’indéniables penchants mélodiques : l’époustouflant solo du premier cité, fortement empreint de Heavy Metal, se révèle spectaculaire à cet égard. Quelle que soit la tendance représentée, HYPERDUMP livre donc un album des plus recommandables. The Pig Song Blues, non annoncé sur la pochette, montre de plus un groupe versé dans l’humour, ici décelable autant dans l’affection qu’il semble éprouver pour le cochon – animal mentionné pour la deuxième fois dans le tracklisting – que dans l’interprétation de Ws. Une approche qui n’a rien pour me déplaire…
Chouman
Date de publication : samedi 16 juin 2012