18 / 20
06/03/2013
Tides of war
CHARIOTS OF THE GODS
 
Disponible depuis le 29 janvier 2013, Tides Of War, premier album long-format de CHARIOTS OF THE GODS, est encensé par de nombreux webzines, ainsi que, plus inhabituel, par une légende du Rock, Dave GROHL, qui s’exclame : « It’s pretty good ! ». Outre l’enthousiasme du frontman des FOO FIGHTERS, une indication fait naître un a priori extrêmement favorable : le disque est en effet produit par Glen ROBINSON, qui a par le passé offert ses services à bien des grands noms, notamment les RAMONES, ACDC et QUEENSRYCHE. Ce dernier s’est dit honoré d’être associé à ce projet, successeur de l’EP Reverence (2010).

Le style du quintette canadien incorpore deux influences majeures, un feeling et une instrumentation Heavy Metal d’une part, un chant relevant du Death Metal d’autre part. Seventh Weapon, ou encore Annihilation Of The Gods, pour ne retenir que deux illustrations, proposent ainsi des lignes mélodiques limpides, que les fleurons de la NWOBHM n’auraient pas reniées. Celles-ci cohabitent avec bonheur avec la voix de Renaud JOBIN, et, à l’occasion de Unbound, avec l’organe de Aleksi SIHVONEN, chanteur du combo Death mélodique MEDICATED. En outre, la virtuosité inhérente à la composante Heavy Metal s’impose tout au long de Tides Of War, qu’il s’agisse des parties de batterie ébouriffantes de Richard O’NEIL (Ambrosian Wings) ou des cavalcades offertes par le guitariste soliste Mathieu ST-AMOUR (Collapse Of An Empire).

Afin de tempérer cette débauche d’énergie, CHARIOTS OF THE GODS use de différents procédés. On citera notamment l’inclusion d’instrumentaux, tels que le délicat Snow Falls On The White River (1914). L’outro de Ambrosian Wings, jouée au piano, ou l’intro acoustique de Revillusion (1905), qui ne déparerait pas un album Thrash, concourent au même résultat, un apaisement bref mais indéniable.

Tides Of War brille également par la richesse de ses textes, suggérée par Overture, psaume reproduisant des extraits d’une des œuvres littéraires les plus anciennes de l’humanité, L’Épopée de Gilgamesh. Présentant une dimension historique prépondérante, les paroles évoquent deux thèmes principaux. Il s’agit en premier lieu de la guerre, et plus particulièrement la Première Guerre mondiale. Le morceau-titre la définit par la périphrase « the war to end all wars » - qu’on peut traduire par « la der des ders » - avant de prendre fin sur le constat désabusé de ses irrémédiables dégâts : « Like an ocean of fire, the tides of war will drown us all ». Dépeignant une violence inouïe, Blind Assassin peut aussi se rattacher à ce sujet.

CHARIOTS OF THE GODS offre en outre une série de titres consacrés aux Révolutions russes. Revillusion (1905) aborde l’insurrection menée contre le régime autocratique du Tsar Nicolas II. Décrit par des vers comparables à des slogans, ce soulèvement suscite de grands espoirs (« The palace has fallen, our lives are forever changed »), qui seront anéantis par une répression sanglante. Après un Severing The Bloodline (1917) écrit du point de vue du despote renversé, Collapse Of An Empire clôt le récit en proclamant l’arrivée d’un « nouveau Messie ». Ajoutant donc à son Heavy Metal modèle un propos passionnant, servi par un style alerte, la formation livre un Tides Of War extraordinaire à tout point de vue.

CHARIOTS OF THE GODS :

Renaud JOBIN : Chant
Mathieu ST-AMOUR : Guitare
Dimitri GERVAIS : Guitare
Payam DORYANI : Basse
Richard O’NEIL : Batterie
Chouman
Date de publication : mercredi 6 mars 2013