Formé en 2002, VALOR n’a pas connu depuis une activité florissante. Jugez plutôt : en 2005 paraissait un EP cinq titres, The Nameless One ; en 2008 suivait le premier album Destiny’s Path ; enfin, 2013 voit l’arrivée du second album (conceptuel), The Yonder Answer. Faisant fi de la productivité, la formation grecque cultive par contre une authentique exigence de qualité. VALOR pratique en effet un Heavy Metal épique, genre qui peut donner lieu à des naufrages.

En l’occurence, VALOR ignore la voie parfois plus aisée du Power Metal épique, préférant inscrire sa démarche dans une filiation avec des formations comme VIRGIN STEELE (en plus concis) et HAMMERFALL (en plus subtil). Pour parvenir à un niveau minimal de crédibilité dans ce registre, il faut des musiciens affutés et un chanteur au niveau. Avec une basse volubile et une batterie qui ne mise pas tout sur la double grosse caisse, VALOR possède une section rythmique dans la tradition de IRON MAIDEN. Les guitares sont quant à elles acérées en rythmiques et jamais avares de plans jumeaux porteurs de mélodies solides ; les soli privilégient également la mélodicité, quand bien même le niveau technique est au rendez-vous, comme en attestent des influences néo classiques savamment distillées. Des claviers affichent leur présence avec discrétion mais pertinence, enrichissant les textures de chaque composition.

Cerise sur le gâteau, le chanteur Vaggelis s’affirme de manière convaincante. Il évolue dans un registre médium, avec quelques poussées relativement aigües, ce qui le situe dans la mouvance de Bruce DICKINSON, David DeFEIS et de Geoff TATE. Ce qui lui manque en puissance et en amplitude par rapport à ces références, il le compense en expressivité et en capacité à suivre des lignes de chant modulées.

Enfin, VALOR se montre capable d’écrire de véritables chansons, et non seulement des cavalcades rythmiques sans queue ni tête. Certes, l’ensemble reste dans des limites très balisées, déjà explorées mille fois. Mais la maîtrise et l’enthousiasme de VALOR transcende ce classicisme qui devient presque dans le cas présent un atout.

Alain
Date de publication : jeudi 7 mars 2013