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19/03/2013
God's gift
TORANAGA
 
Aujourd’hui tombée dans l’oubli, TORANAGA fut une formation anglaise pratiquant un Heavy Metal traditionnel mâtiné de Thrash et qui, à l’orée des années 90, faillit connaître un joli destin. C’est en tout cas ce que la presse spécialisée britannique voulut croire en 1990 quand sortit God’s Gift. Après un premier album, Bastards Ballads, sorti en 1988 chez Peaceville, TORANAGA signe avec une grosse maison de disques, Chrysalis (UFO, MSG, TEN YEARS AFTER, Robin TROWER...) ; tous les espoirs sont permis.

Censé être la solution pour une révélation, Chrysalis sera finalement le problème puisque la maison de disques ne saura pas travailler correctement God's Gift et que le groupe se séparera dans la foulée, sûrement découragé par ce ratage. La luxueuse réédition par le label Divebomb permet toutefois de relativiser la responsabilité du label et d'incriminer davantage les qualités musicales intrinsèques du groupe.

Expliquons-nous. TORANAGA n'avait jamais caché son amour invétéré du Heavy Metal classique tel qu'il était pratiqué par BLACK SABBATH et par DIO. Sans surprise, ce sont effectivement les influences qui transpirent le plus et qui marquent profondément les structures des morceaux. Alors que la majorité des formations de Metal visaient à l'époque la frénésie maximale, TORANAGA n'hésitait pas à proposer des titres au tempo lent ou médium, basé sur des rythmiques carrées et des riffs bien dessinés. En cela, TORANAGA était bel et bien un rejeton tardif de la NWOBHM, un peu comparable à SATAN.

Certes, une petite touche Thrash se faisait entendre notamment dans le chant écorché de Mark DUFFY et l'âpreté relative de certains riffs. Mais il était possible à l'époque de constater que le style du groupe était trop passe partout, voire trop daté, pour faire la différence dans un environnement poussé vers les extrêmes. Pas mauvaises, les compositions n'en demeuraient pas moins assez quelconques, desservies par un son globalement trop sec, sans profondeur, manquant de puissance. Des années après, cet album honnête est proposé dans une édition luxueuse : remastering, livret foisonnant, trois titres supplémentaires (dont une reprise tonitruante du Oh Well de FLEETWOOD MAC). Pour les nostalgiques.
Alain
Date de publication : mardi 19 mars 2013