14 / 20
11/08/2013
El fallo humano
SANTA MARTA GOLDEN
 
« On ne sait pas vraiment ce que l’on fait, mais on aime ça. » : voici la mention manuscrite accompagnant mon exemplaire de El Fallo Humano, dû à SANTA MARTA GOLDEN. Face à la perplexité qui m’envahit, je me rends sur le site du groupe, où celui-ci est décrit comme « rare & distorted ». Dès la première écoute de l’album des Espagnols - secondés par une chanteuse française - ces propos semblent justifiés, tant leur premier opus s’apparente à un OVNI...

El Fallo Humano révèle une formation dotée d’une identité forte, qu’il est possible de résumer par deux caractéristiques principales. Tout d’abord, la vocaliste Mel évolue dans deux registres totalement distincts : un chant lead clair et délicat, et un chant guttural, parfois terrifiant, ainsi sur le refrain halluciné de Léthé, semblable à un verset (« Je vous pardonne, pauvres pêcheurs »). L’alternance de ces styles, qui peut rappeler les scènes Thrash et Death, offre une certaine efficacité. Ensuite, il convient de souligner les nombreux aspects expérimentaux de la musique de SANTA MARTA GOLDEN. Le premier indice est fourni par le déroutant Yi, marqué par d’innombrables répétitions de « one, two, three », sur fond de guitares menaçantes. Dans le même ordre d’idées, on notera les sonorités électroniques accompagnant un chant parlé sur Vacío, sans oublier l’insolite reprise de Je Suis Sous (Claude NOUGARO). Débutant à la manière d’une chanson de cabaret, elle se poursuit par le growl rituel…

Toutefois, le groupe espagnol peut également évoluer dans des genres musicaux plus aisément identifiables. On peut ainsi retenir le Metal alternatif évoqué par le mur sonore de Santa Marta Golden. Recidive, à mon sens le meilleur extrait de l’album, relève de la même tendance, les accents orientaux adoptés par Mel ajoutant à l’originalité du titre. Enfin, Pour In My Brain introduit une spécificité, le recours à une guitare acoustique exécutant des plans bluesy. Si El Fallo Humano comporte incontestablement de très bons moments, je dois apporter une réserve majeure à mon analyse. Elle tient à un usage trop systématique du growl desservant certaines plages telles que La Palabra et, plus encore, Je Suis Sous, qui eût été excellente sans ce procédé...
Chouman
Date de publication : dimanche 11 août 2013