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06/10/2013
Iii tabula rasa or death and the seven pillars
THE DEVIL'S BLOOD
 
Ainsi donc la carrière de THE DEVIL'S BLOOD prend fin nous laisserons à l'âme du groupe, Selim LEMOUCHI le soin d'expliquer sa décision, qui apparaîtra occulte aux yeux de nombreux fans. Le lascar a tellement senti que la fin de son projet était advenue qu'il n'a pas mené à terme la réalisation de ce troisième album. III Tabula Rasa Or Death And The Seven Pillars consiste en sept compositions présentées en phase de préproduction. Il est évident que, sur le simple plan de la production, l'album aurait sûrement sonné différemment s'il avait été mené à son terme. L'élément qui a d'ores et déjà fait jasé est le fait que les parties de batterie sont programmées, induisant un son peu organique et un brin mécanique.

Cela dit, est-ce rédhibitoire ? Cet album constitue-t-il une offense à ses deux prédécesseurs ? Non. Je dirais même qu'il s'avère précieux en ce sens qu'il complète nettement la trajectoire dessinée par The Time Of No Time Evermore (2009, chroniqué ici : http://www.metal-integral.com/chronique.do?chronique_ID=1388&groupe=the-devil-s-blood&album=the-time-of-no-time-evermore ) et The Thousandfold Epicentre (2011, chroniqué ici : http://www.metal-integral.com/chronique.do?chronique_ID=3047&groupe=the-devil-s-blood&album=the-thousandfold-epicentre ). THE DEVIL'S BLOOD propose en guise d'adieu sept compositions foncièrement psychédéliques, quand bien même les bases demeurent celles du Hard Rock et du Rock progressif obscur des années 70 (on pense ici notamment à BLACK WIDOW).

Ne cherchez pas ici les structures classiques intro couplet refrain et on recommence. Le maître mot est progression et répétition hypnotique. Chacun des éléments – riff, rythmique, chants féminin et masculin – est minutieusement mis en place dans une imbrication progressive qui finit invariablement par former un tourbillon puissant et mélodique. On insistera particulièrement sur les brillantes interventions de guitare solo, pourvoyeuses d'un feeling bluesy devenu rare par ces temps de production clinique.

Pour apprécier III Tabula Rasa Or Death And The Seven Pillars à sa juste, il faut avant tout accepter d'échapper aux schémas balisés du Metal moderne et de se laisser emporter par les remous complexes mais saisissants d'une musique à la fois organique et mystique.

Les fans les plus sectaires continueront longtemps à vociférer et à fantasmer sur ce qu'aurait pu être cet album s'il avait été finalisé. On se contentera d'en apprécier les qualités intrinsèques et de remercier le groupe pour sa (trop) courte discographie.
Alain
Date de publication : dimanche 6 octobre 2013