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Oldies but goldies : 'black jack', un très bon album qui annonce la fin d'une ère et le début d'une autre pour arakain...
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Nous avons décidé de vous faire découvrir (ou redécouvrir) les albums qui ont marqué une époque et qui nous paraissent importants pour comprendre l'évolution de notre style préféré. Nous traiterons de l'album en le réintégrant dans son contexte originel (anecdotes, etc.) ... Une chronique qui se veut 100% "passionnée" et "nostalgique" et qui nous l'espérons, vous fera réagir par le biais des commentaires ! ...... Bon voyage !
1992. Année fatidique pour le gouvernement tchécoslovaque. En effet, après des divergences d’opinion, concernant la gestion administrative du pays, entre Prague et Bratislava, les dirigeants Václav HAVEL et Vladimir MEČIAR qui, jusqu’à présent, travaillaient en binôme, décidèrent d’un commun accord, et après d’âpres négociations de sauvetage qui n’aboutirent à rien de concret, de scinder l’état en deux entités distinctes : d’une part, la République Tchèque, d’autre part, la République Slovaque, toutes deux indépendantes.
C’est dans ce climat d’incertitude et de nouveau conflit politique, que les praguois d’ARAKAIN, après un nouveau changement de line-up, Marek ŽEŽULKA remplaçant Štĕpán SMETÁČEK derrière les fûts, ainsi qu’un contrat avec leur désormais second label Monitor, filiale d’EMI, ont remis le couvert avec un troisième rejeton intitulé Black Jack. Comme ses prédécesseurs (Thrash The Trash – 1990, Schizofrenie – 1991), le groupe a encore misé sur des morceaux directs contenant des rythmiques saccadées, de solides murs de guitares, des mélodies efficaces et immédiatement mémorisables ainsi que des soli qui ne sont pas sans rappeler une énième fois ceux des formations américaines, MEGADETH en tête.
La formation, encore tchécoslovaque à l’époque, nous offre sur Black Jack un éventail de neuf titres plus « doux » qu’à l’accoutumée, teintés de mélancolie (Zapomeň) ou d’amertume (Harlekýn, Kolonie Termitů). Toutefois, comme je l’avais dit à la fin de ma précédente chronique, celle de Schizofrenie, cette troisième rondelle est malicieuse, dans le sens où l’on s’attend la plupart du temps à des riffs bien lourds et thrashy, mais, en fin de compte, le combo nous parfois prend à contre-pied. Par exemple, le 8ème titre, Ukolebávka (« Berceuse » en français) : normalement, ce morceau serait censé être une sorte de ballade avec des guitares acoustiques, du piano et des chœurs, pour reprendre les éléments caractéristiques des power-ballades qui sont légion dans le metal. Que nenni, ARAKAIN ayant fait de cette chanson, un puissant mid-tempo qui n’est pas sans rappeler IRON MAIDEN et d’autres groupes plus ou moins célèbres, tels que HIGH POWER pour l’ambiance qui s’en dégage ou METALLICA pour les mélodies graves. Un peu comme les praguois l’avaient fait sur le prédécesseur de Black Jack avec Kamennej Andĕl.
Cependant, ARAKAIN ne serait pas ARAKAIN sans les rythmiques syncopées et les parties de chant scandées dignes des premiers opus du quartet californien mené par Lars ULRICH et James HETFIELD. C’est ainsi que nous nous retrouvons ici avec quelques « hits » comme le titre éponyme Black Jack et son refrain simplissime (« Black Jack, prvnÍ eso / Black Jack, druhý eso / Black Jack, třetÍ eso / Z tĕch zbylejch es »), Labyrint, High Attack ou bien la lanterne rouge Don Quijote qui, grâce à son pont situé entre deux couplets, le rend original par rapport au reste du répertoire du groupe. Rassurez-vous néanmoins, la patte ARAKAIN est quand même bel et bien là et le son, bien qu’un tantinet vieillot, met chaque titre en valeur, surtout ceux les plus rapides et heavy, telle que cette 9ème et dernière piste.
Black Jack est un très bon album de heavy / thrash metal, comme vous pourrez vous en rendre compte tout seul en écoutant celui-ci. Mais, comme au casino, le croupier est passé par là pour avertir que rien n’allait plus et que les jeux étaient faits. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’année suivante est sorti Salto Mortale, une galette plus rock’n’roll que par le passé, une véritable prise de risque saluée par les fans, toujours présents pour soutenir ce monument tchèque de la musique metal. Ce que l’on peut constater également sur le tout premier live du groupe, le bien nommé History Live !, capturé au théâtre Lucerna la même année que fût enregistré Black Jack et contenant des morceaux inédits pour fêter ses 10 ans d’existence. Le futur du combo s’annonçait, à première vue, plutôt radieux – en apparence seulement -, le quatrième opus studio de la formation allant en fait sceller le début d’une nouvelle ère quelque peu chaotique pour nos cinq compères. Mais ça, je vous le raconterai dans ma prochaine chronique. ;)
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