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22/04/2014
Beauté païenne
ABINAYA
 
Cinq ans ! Ou presque... Voila le temps qu'aura mis ABINAYA avant de nous offrir un successeur à ce chef d'oeuvre du Metal qu'est Corps. Un disque qui, aujourd'hui encore, fait partie de mes albums de chevet... Autant dire que j'attendais beaucoup de ce Beauté Païenne et qu' Igor, les deux Nicolas et Andreas ne peuvent se permettre la moindre faiblesse.

En cinq ans, la scène Metal a bien évolué. Mais peu importe, car la musique d'ABINAYA, si elle est ouvertement et totalement Metal par son énergie, sa brutalité directe, ses guitares ravageuses et ses rythmes eficaces, est parvenue à s'éloigner d'une image traditionnelle du genre en incluant un élément capital: les percussions de Nicolas HERAUTqui apporte un plus incontestable à l'ensemble.

Beauté Païenne s'ouvre avec le morceau titre, qui nous projette directement dans des ambiances orientales avant que les guitares ne nous rappellent dans notre monde de bruit et de fureur. Puis Igor donne de la voix. Rageur, déterminé, rauque... La première impression est la surprise: la rugosité du chant, son mix un peu trop en avant à mon goût, me déroutent quelque peu, et j'ai besoin d'une seconde écoute pour assimiler ce nouvel aspect vocal. Si je préfére globalement le chant plus "naturel" et chaleureux du précédent album, c'est bien le seul reproche que je puisse trouver à l'ensemble tant le riff, le rythme, la détermionation emportent tout.

Le discours d'ABINAYA était très engagé sur Corps. Il l'est également ici, mais le groupe s'intéresse à des sujets extra-hexagonaux, comme les Indiens Arawacks, décimés pour leurs terres, ou l'hommage à ces danseuses orientales apportant réconfort en des temps sanglants (Almées), sans oublier le sort de ces esclaves modernes des pays sub sahariens qui meurent dans des mines de diamants destinés à satisfaire l'avidité fionancière des peuples "riches" (Nord-Sud). Pourtant, en bons révolutionaires qu'ils sont, les quatre se laissent également inspirer par le destin de Jules VALLES, combattant héroïque de la Commune de Paris, auteur de L'enfant et de cet Insurgé qui a inspiré Le Nouvel Insurgé. Engagé un jour, engagé toujours pourait-on dire au sujet d'ABINAYA... La ballade Le Soleil Noir permet à Igor de retrouver cette voix si chaleureuse qu'il semble avoir délaissée. Le morceau évoque NOIR DESIR, une des influences du groupe, et s'écoute à l'envi...

On notera également quelques tentatives en anglais (les refrains de Nord-Sud et Le Soleil Noir) laissant présager une nouvelle orientation linguistique à venir? L'accent de ces quelques éphémères instants semble plus qu'agréable...

ABINAYA nous propose aujourd'hui un album efficace, direct, à la puissance communicative, un album qui ne souffre aucun temps mort. Et si l'on connait déjà l'efficacité du combo sur scène, on n'attend que de découvrir l'imapct des ces nouveaux titres en coditions live.

Un réussite ! Et une question, tout en profitant pleinement de cette offrande: Après Corps et Beauté Païenne, quelle partie de l'anatomie servira-t-elle de titre au prochain album d'ABINAYA (qu'on espère moins lointain, quand même!) ?
Les paris sont ouverts (non, je n'ai pas écrit "les parties sont ouvertes", non, mais!)
metalmp
Date de publication : mardi 22 avril 2014