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11/05/2014
1000 yard stare
ANASAZI
 
ANASAZI a de nouveau fait appel à la générosité de ses fans pour "financer" son récent album 1000 Yard Stare, 3 ans après le remarquable Playing Ordinary People. Initiative pécuniaire que je trouve tout à fait louable, qui permet à des groupes et artistes peu argentés de produire et proposer leur musique via un soutien prodigue et humain.
Mentor du groupe, Mathieu MADANI (auteur, compositeur, chant, guitares et claviers) est accompagné une nouvelle fois par le fidèle Christophe BLANC-TAILLEUR à la basse et d'un nouveau batteur, Jean ROSSET. Ont aussi participé à l'album les guitaristes Sébastien GARSIA et Tristan KLEIN pour quelques soli, Stéphane ALBANESSE (claviers), Delphine POLET (chant) et Fanny COPPEY (cello). L'artwork, très réussi, est l'oeuvre de Gregory MIGEON.

Magnifiquement autoproduit, 1000 Yard Stare s'impose d'emblée, tout comme son prédécesseur, par son opulente durée : 73 minutes pour 13 titres. Longs regards qui s'ancrent dans les profondeurs d'un Metal progressif mélodique, bercé par un courant Rock / Pop progressif. L'écriture pointue et luxueuse de ces 13 compositions fourmillent de richesses harmoniques, instrumentales et d'arrangements. Morning Overture est une courte pièce introductive à la guitare, doux prélude aux carnassiers Drop Dead Silence et Ordinary Man. DREAM THEATER et un SPOCK'S BEARD sous amphétamines sont les deux influences qui me viennent promptement à l'esprit. Refrains entêtants, majestueux soli de guitares, superposition de différents sons de guitares, électrique ou acoustique, entrain des claviers sur les passages instrumentaux (quoique plus discrets tout au long de l'album, au profit des guitares), rythmique plutôt soutenue, aux atours Rock s'accompagnent d'un chant tout en nuance, ménageant passages calmes et plus virils. Puis l'album glisse vers un Rock / Pop progressif, aux ambiances d'un PORCUPINE TREE / BLACKFIELD, voire PINK FLOYD avec les somptueux Under et le doux chant de Delphine, le jeu de guitares me rappelant ici John WESLEY, la "ballade" One More Time et le petit bijou mélodique Legacy Of Fools, tube en puissance. Water's Edge se fait plus contrasté, plus tendu. 1000 Yard Stare, longue échappée de 10 minutes, joue lui aussi sur les contrastes, bigarré, prend son temps pour se livrer, entre mid tempo et accélération vivifiante de cadence électrique, décollant à la verticale sur son final avec une longue plage instrumentale. Then monte en puissance dans un registre plutôt typé Pop Rock. Underneath The Dirt se fait plus rugueux, avant de nous replonger dans les délices et ambiances d'un Steven WILSON avec The River, Runaway et ses atmosphères quelque peu sombres, voire mélancoliques à la ANATHEMA. Mother, avec la présence du cello de Fanny et le chant de Delphine, clôt l'album avec une ballade acoustique, tout en délicatesse pour mieux nous dorloter !

1000 Yard Stare est quelque part la suite "logique" de Playing Ordinary People. Peut être encore un brin plus mélancolique et contrasté, ce nouvel album sollicite de nombreuses écoutes pour en saisir toutes les subtilités, pour apprécier le foisonnement des soli de guitares, des lignes de chant, des mélodies, des émotions et des rebondissements d'ambiances sonores entre autres. La constante et récurrente qualité des albums d'ANASAZI en fait maintenant un groupe incontournable sur la scène Metal progressive française. Bravo, respects et merci ANASAZI !
Ben
Date de publication : dimanche 11 mai 2014