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04/04/2015
Over my dead body
Tony MILLS
 
Autant annoncer d'entrée de jeu la couleur, je connais très peu et donc très mal la carrière de Tony MILLS. Je me souviens tout juste de ses débuts avec le groupe mélodique SHY dans la première partie des années 80. Et puis, je me rappelle avoir écouté les deux albums de SIAM au mitan des années 90. Son retour momentané au sein de SHY ainsi que son passage dans TNT sont demeurés hors de mon écran radar. C'est pourquoi la réception d'un exemplaire promotionnel du nouvel album solo du blond chanteur m'a étonné, à bien des égards.

Le visuel et le titre de cet album intriguent quand on connaît le passé plutôt Hard mélodique du bonhomme ; on comprend que l'on va évoluer dans un univers nettement plus sombre qu'à l'accoutumée et que les fans habituels du chanteur pourraient être surpris. Ensuite, le contenu musical de cet album, un Heavy Metal racé, me semble plus lourd et percutant que les enregistrements antérieurs de Tony. Cerise sur le gâteau, Over My Dead Body est un album conceptuel. Bon à ce stade, on vérifie qu'il ne s'agit pas d'un homonyme !

Mais non, c'est bien notre vétéran qui est l'auteur de cet album intriguant. En fait, il y a une motivation profonde derrière cet enregistrement. En 2010, Tony MILLS fut victime d'une crise cardiaque en plein aéroport d'Oslo et connut une near death experience ; c'est cette dramatique séquence qui a fourni la matière conceptuelle de Over My Dead Body et qui explique sûrement son côté sombre.

Cela dit, un concept aussi personnel et passionnant soit-il ne conduit pas automatiquement à une musique intéressante. En l'occurrence, les onze compositions de Over My Dead Body tiennent parfaitement la route. En effet, Tony MILLS est parvenu à conjuguer son art du Hard Rock ô combien mélodique avec une science insoupçonnée chez lui du Heavy Metal sévère quoique toujours élégant. Sans compter un art consommé des arrangements qui transforment un morceau très classique en une solide pièce, riche en détails.
Avec à la clé une diversité dans les ambiances abordées. On trouvera ainsi des mid-tempo poignants avec des choeurs grandioses (Gate 21, We Should Be On Now), du Hard Rock mélodique à la QUEENSRYCHE (4 In The Morning, Time Won't Wait), du Heavy rapide et frontal (Northern Star, 28 Flights), des ballades Heavy (My Death, Free Spirits), du Hard très mélodique (l'aérien Somewhere In London) et même un splendide passage a capella (Bitter Suite).

Terminons en saluant la performance vocale de Tony MILLS, parfaitement maîtrisée, gambadant allègrement dans les registres médium et aigus, à la manière d'un Geoff TATE des grandes heures. Évidemment, on ne souhaite pas à Tony de connaître pareil drame personnel pour livrer un album aussi passionnant mais on ne saurait trop lui conseiller de poursuivre dans cette voie à l'avenir.
Alain
Date de publication : samedi 4 avril 2015