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25/04/2015
Above below within
NOCTURNALIA
 
Après deux singles et un album sans titre paru en 2013 sous l'appellation NOCTURNAL, ce quintette suédois rebaptisé NOCTURNALIA délivre un Above Below Within qui fait office de manifeste de Hard Rock psychédélique, donc fortement imprégné par la fin des années 60 et le début de la décennie 70.

Après une belle introduction instrumentale au piano (Vandringen), NOCTURNALIA se lâche avec Within His Lies, un Hard Rock sauvage et épique comme on n'en fait plus depuis longtemps : tempo appuyé par une batterie pétaradante, gros riffs pleins de réverbération, voix hantée oscillant entre registre médium et poussées raisonnablement aigües. Sur The Watchman, les guitares se font plus tranchantes, les solos gavés d'un feeling bluesy juteux, le chant plus lointain, renforcé par des harmonies vocales. A ce stade, on a compris que c'est tout l'héritage du Hard Rock ligne claire qui est convoqué : celui des trois premiers albums de BLUE ÖYSTER CULT, des AMBOY DUKES (premier groupe de Ted NUGENT), des débuts de UFO (pour l'élégance des guitares et des mélodies). Certains boogies tendus évoquent également ceux que pouvait proposer THIN LIZZY, sans les parties de guitares jumelles toutefois (The Stone, l'introduction de Sing To Sleep My Soul). La nervosité des riffs et des solos, la tension de la section rythmique sait se moduler au profit de passages plus posés, traversés par des sonorités troubles propres et acides à l'univers psychédélique. Cet art consommé du contraste s'exerce dans un souci de complémentarité des éléments en présence, avec pour résultat une architecture sonore qui joue sur l'espace, permettant à chaque instrument de respirer. On est ici à des années lumière des productions cliniques et ultra-compressées.

Mention spéciale au titre de clôture, Towards The End. Excédant les sept minutes, il s'agit d'une ballade acoustique délicate et un peu désabusée qui conserve un aspect aérien, même quand la batterie et la guitare électrique entrent subtilement en scène (solo de guitare laconique mais beau). Le final au piano semble faire écho à l'introduction de l'album. La boucle est donc bouclée et de fort belle manière.
Alain
Date de publication : samedi 25 avril 2015