Formé en 1994, MAGNOLIA n'a certes pas attendu la vague de retour aux sonorités des années 60 et 70 pour mettre en place son projet rétro et vintage. Svarta Sagor est en effet leur cinquième album (relisez la chronique du précédent : cliquez ici ) et ne dépare en rien dans leur discographie : il s'agit toujours de pratiquer un Hard Rock épais, sans fioritures, tel qu'il se pratiquait aux origines. Avec toujours cette particularité : le chant en suédois !

Au travers de compositions plutôt courtes et sans fioritures, MAGNOLIA va généralement à l'essentiel au travers de rythmiques épaisses et costaudes, avec un schéma de composition classique introduction-couplet-refrain. L'élément saillant du son est la prééminence dans le mixage de la basse, bien tendue et volubile, me rappelant un mélange entre le son de Lemmy aux débuts de MOTÖRHEAD et le dextérité de Jack BRUCE (CREAM). Par derrière, le batteur ne s'économise jamais, marquant certes sévèrement le tempo mais brodant sans cesse : jeu de cymbales intense, descentes de toms, ce type s'y entend pour dynamiser une rythmique lourde. Rêches en rythmique, les guitares se font bluesy et fuzzy en solo : un vrai délice d'entendre à nouveau des interventions de ce type qui mise davantage sur la mélodie et le feeling que sur l'étalage technique. Les riffs vont droit au but, se voulant gras mais accrocheurs.

Au milieu de ce Hard Rock vintage, on trouve par endroits quelques marques bien amenées de Rock psychédélique (Bortom Staden Av Guld, Hamnar Aldrig Snett), ce qui tend à affilier MAGNOLIA aux formations proto-Hard. Avec cet excellent album, MAGNOLIA se pose en très digne héritier de formations telles que BLUE CHEER, CREAM, MOUNTAIN, BLACK SABBATH, BUDGIE et consorts.

Alain
Date de publication : vendredi 1 mai 2015