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27/06/2015
High testament
FOGG
 
Pour son deuxième album (après Death paru en 2010), le trio texan FOGG persiste et signe : ils continuent à évoluer en dehors du temps, ne dépassant des bornes temporelles qui vont en gros de 1966 à 1976. Les influences du combo se situent nettement du côté du Rock psychédélique (la pochette livrait d'entrée de jeu un indice sérieux en la matière !), du proto-Hard (pensons fortement à BLUE CHEER), du Heavy Metal des origines (BLACK SABBATH et ses séides assidus comme PENTAGRAM).

C'est ainsi que des riffs granuleux viennent se poser sur des rythmiques épaisses aux déhanchements d'une sensualité grasse. La basse de Brandon HOFFMAN joue la plupart du temps en lead, digne héritière du jeu instinctif et volubile des Jack BRUCE, Felix PAPPALARDI et autre Geezer BUTLER. Quand la guitare part en solo, elle abandonne quelque peu la sévérité des riffs granitiques au profit d'un feeling bluesy très goûteux. Le timbre lancinant et blanc du bassiste fournit des lignes de chant simples mais expressives, un tantinet dépressives, comme si le bonhomme était complètement envapé.
L'adjonction d'un orgue Hammond sauvage sur le très puissant Mountain s'avère de surcroît une excellente décision que le groupe pourrait sans problème systématiser.
La prise de son sans fioritures, très vivante, fournit un écrin tout à fait pertinent, à telle enseigne qu'on croirait facilement que High Testament a été enregistré en 1967 ou 1968.

Si l'on s'en tenait à ce constat, FOGG rejoindrait sans coup férir la cohorte des formations à mi-chemin entre Stoner Rock et Revival Hard. Cela dit, le trio offre une dimension salutaire et complémentaire, plus Folk, plus pastorale, quoique tout aussi psychédélique et défoncée. Joy Of Home, The Garden et Hand Of The Lord sont en effet des compositions dépouillées, reposant avant tout sur une guitare sèche et un chant fragile. Ce versant-là de la musique de FOGG n'est pas Hard, pas même parfait, mais assurément touchant et sincère.

Par ailleurs, le titre de clôture, Grass In Mind représente une pièce de choix. Culminant à presque dix minutes, il propose un visage plus aventureux, avec des séquences contrastées se succédant sans coup férir : on passe de passages très lourds à des cavalcades trépidantes, en passant par des moments plus tempérés relevant d'un Blues lysergique, avec un final acoustique délicat. Ébouriffant et très intense !

Messieurs, gardez votre liberté, continuez à piocher dans la période la plus féconde du Rock électrique et lâchez votre inspiration !
Alain
Date de publication : samedi 27 juin 2015