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16/08/2015
Innocent
Eltharia
 
Rares sont les formations françaises qui perdurent après un album et une longue absence sur le devant de la scène de plus de 10 ans. Pourtant, il en est une qui, suite à un déjà très encourageant opus qui a vu le jour en 2004, Legends Of A Forgotten World, vient de sortir sa toute nouvelle galette, Innocent, après trois longs printemps d’un travail acharné de composition et de production : ELTHARIA.

Le quintet a quasiment surfé sur un long fleuve presque tranquille jusqu’à ce jour avec, pour seule modification dans le tracé graphique de la carrière des isérois, le départ du bassiste Pascal MESQUIDA, remplacé depuis par son homologue Vincent TRAUTTMANN. Ce changement de line-up n’a pas réellement eu d’incidence sur la qualité de la musique du groupe, même si celui-ci s’est désormais orienté vers un power metal plus sombre et agressif que sur Legends Of A Forgotten World, qui était largement plus progressif et technique dans son approche.

Cet aspect plus heavy du metal du combo est rapidement devinable rien que par l’artwork de couverture, sobre et ténébreux. Par la suite, à l’écoute du disque, cela devient évident et ce, notamment, par l’ajout de parties vocales gutturales qui viennent soutenir les lignes de voix claires de Pierre, et aussi à travers des riffs plus lourds et massifs à la SYMPHONY X (Black Hole), œuvre de Jean-Yves GIRARD et Benjamin NICOLINO, ou des atmosphères plutôt obscures apportées par les doigts de fée de Laure GIRARD.

Certaines compositions peuvent également rappeler NIGHTWISH à cause de certaines ambiances caractéristiques, mais aussi MASTERPLAN et EPYSODE. J’ai pu également percevoir quelques bribes d’influences plus frenchies, HEADLINE en tête pour les structures typiques de la formation bordelaise (Keys Of Underworld), mais aussi MANIGANCE pour la dynamique du son. Sur quelques autres titres, on peut aussi retrouver du JUDAS PRIEST (Faster Than The Reaper) ou du KOTIPELTO (Innocent), voire du BLOODBOUND pour le côté épique de quelques songs. Mais, c’est du côté du prog metal US que se situe principalement le groupe.

Toutefois, ELTHARIA n’oublie pas de conserver son identité personnelle et c’est ce qui fait que l’on s’attache assez rapidement à cette bande de musiciens qui démontre constamment tout son talent sur cet album bien ficelé et agréable à écouter. D’autant plus avec cet énorme bond au niveau de la production qui permet enfin aux grenoblois d’exploiter plus efficacement leur potentiel et de séduire plus aisément une fanbase toujours plus étoffée. Cependant, ELTHARIA devrait travailler un peu plus sur les compos et essayer de se démarquer un peu plus de ses influences afin de pouvoir prétendre à une place plus importante au sein de la scène metal française. Cela dit, ce n’est pas si grave et le groupe a tout le temps de développer sa personnalité qui commence sérieusement à poindre le bout de son nez. Encore un petit effort et le tour sera joué. Le troisième opus sera celui de la vraie reconnaissance. En attendant, je vous invite à soutenir sérieusement cette formation très prometteuse, notamment en vous procurant ce second disque déjà bien engageant pour la suite.

Line-up :

Pierre CARABALONA (chant)
Laure GIRARD (claviers)
Jean-Yves GIRARD (guitares)
Vincent TRAUTTMANN (basse)
Benjamin NICOLINO (batterie, guitares)

Third World War

神の知恵
Date de publication : dimanche 16 août 2015