14 / 20
15/02/2016
Mountain tamer
MOUNTAIN TAMER
 
Les trois jeunes Californiens qui forment MOUNTAIN TAMER ont semble-t-il décidé de piller l'héritage foutraque du Rock psychédélique pour en faire un bain dans lequel plonger un Heavy Rock bien loin des standards du Classic Rock. En procédant ainsi, le trio aboutit à un résultat qui contredit franchement le nom de leur formation : sur ce premier album, MOUNTAIN TAMER bouge certes des montagnes mais ne les dompte jamais puisque la matière même demeure rugueuse dans ses textures, insoumise dans ses structures et féroce dans son approche.

En premier lieu, MOUNTAIN TAMER ne cherche pas à plaire, alors même que la tendance du moment est à la nostalgie des années 60-70 et que quantité de formations récitent pieusement le missel Hard et Heavy à tendances psychédéliques propre à la période 1965-1975. Ici, la guitare racle, écorche, vrille les tympans, tour à tour épaisse et rugueuse, puis stridente et urticante. Derrière, la section rythmique semble parfois jouer une partition indépendante, à base de frappe sèche et trépidante et de lignes de basses ventrues. On sent que le trio n'a pas envie de s'enfermer dans des schémas trop convenus et l'ambiance ressemble assez à une improvisation au cours d'un mauvais trip. Un peu comme les STOOGES sur Funhouse, avec un fort additif du Blues Rock dégénéré (un petit côté boueux et possédé à la GUN CLUB).

Impression renforcée par le chant qui, dans son versant le moins hostile, offre des lignes claires mais comme épuisées ou méprisantes et, dans son approche la plus rugueuse, qui vous prend à la gorge de façon viscérale et hargneuse. Quelle que soit l'option du moment, on constate que le guitariste-chanteur exprime un malaise de belle envergure et qu'il semble en tenir rigueur aux auditeurs.

Vous l'aurez compris, écouter Mountain Tamer, c'est accepter de se faire maltraiter et ballotter par MOUNTAIN TAMER, avec à la clé un résultat ambigu. A chacun d'accepter le défi.
Alain
Date de publication : lundi 15 février 2016