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30/03/2016
Mountain
MONOLITH
 
Ce quartette allemand a semble-t-il décidé de ne pas cacher ses intentions en choisissant un nom de groupe et le titre de ce second album (après Dystopia en 2014) : il va être question de lourd, de massif, de pesant, d'impressionnant. Le fait est que le style retenu par MONOLITH s'estime à l'aune de la tonne de plomb puisque le groupe a raflé l'ensemble de la panoplie du Heavy Metal des années 70, avec une épaisseur de son et une constance dans la pesanteur qui nous fait verser le tout dans la catégorie Doom Metal classique (remontez la piste jusqu'à SAINT VITUS, PENTAGRAM et THE OBSESSED).

L'influence la plus patente s'impose : BLACK SABBATH période Ozzy. Même voix nasale et voilée qui module des lignes de chant lugubres et hypnotiques. Même riffs gras et tordus, mêmes solos crépitants et gavés d'un feeling bluesy dégénéré. Même batterie toujours en mouvement, mobilisant énormément les cymbales. Mêmes lignes de basse au son énorme et fuzzy mais souples et pleines de dextérité.

En dépit de cette parenté flagrante, MONOLITH ne peut être réduit à une pâle copie sans âme. Le groupe a pris soin de composer des morceaux aux trames rythmiques très fortes et prenantes, avec des mélodies simples mais efficaces. On décèle sur certains passages (l'acoustique Blackbird et Moonshine Medication par exemple) un feeling Blues Rock salvateur qui renvoie plutôt du côté de BLUE CHEER, GRAND FUNK RAILROAD et de BACHMAN TURNER OVERDRIVE. Des titres comme Tide et Lies And Deceit révèlent même une influence des BEATLES plongée dans un bain de métal en fusion.

Par ailleurs, MONOLITH a pris un pari risqué concernant la production de Mountain, celui d'enregistrer en studio dans des conditions live. Le résultat produit un son très organique, brut, sans apprêt, électrisant au possible. Surtout, le mixage a permis de rendre chaque instruments, lignes ou arrangements vocaux parfaitement distincts.
Contrairement à beaucoup de groupes qui accaparent actuellement l'héritage des années 70 de manière impersonnelle et clinique, MONOLITH propose un résultat palpitant et diversifié, entre Hard vibrant et Doom ombrageux.

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Alain
Date de publication : mercredi 30 mars 2016