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08/04/2016
Holy grove
HOLY GROVE
 
Ce n'est plus une tendance, c'est une épidémie ! L'héritage Hard Rock et Heavy Metal des années 70 est indubitablement devenu le vivier de référence pour des centaines de formations aux quatre coins du globe. Formé en 2015 dans l'Oregon, le quartette HOLY GROVE n'échappe pas à cette lame de fond et revendique même fièrement une telle démarche. La biographie accompagnant ce premier album établit un lien entre le groupe et le Heavy Rock du début des années 70, période où les groupes écrivaient des chansons. Les noms de GRAND FUNK RAILROAD, DEEP PURPLE et BANG sont même cités. Voyons ce qu'il en est.

Même si le rapport avec DEEP PURPLE est loin d'être flagrant, la filiation avec GRAND FUNK RAILROAD mais aussi BACHMAN TURNER OVERDRIVE est patente ; une certaine manière de laisser respirer les riffs et de privilégier les jeux d'ombre et de lumière rappelle en outre LED ZEPPELIN. La basse développe un son absolument colossal, avec des lignes néanmoins souples et très présentes dans le mix. Le batteur est assurément un cogneur puissant et sévère mais il prend toutefois soin d'enrichir son jeu avec des variations et surtout un usage efficace des cymbales. Outre les qualités intrinsèques du duo rythmique, il faut souligner l'apport fondamental de la production de Billy ANDERSON (qui a déjà travaillé pour les SWANS, NEUROSIS, CATHEDRAL, ORANGE GOBLIN, HIGH ON FIRE, MELVINS et quantité d'autres) qui confère une puissance époustouflante à l'ensemble, une épaisseur presque Stoner à la section rythmique et aux riffs, tout en préservant une très grande clarté.
Le travail du guitariste Trent JACOBS varie en passant de riffs trapus relevant de la riffothèque de Tony IOMMI à des solos bluesy succulents.

En ce qui concerne les compositions, HOLY GROVE est capable d'aller à l'essentiel sur des formats courts mais peut également développer avec aplomb sur des durées plus conséquentes (trois titres durent entre sept et huit minutes). Le groupe privilégie l'accroche rythmique et les mélodies, plutôt qu'un banal étalage de puissance. On ne peut qu'encourager HOLY GROVE à poursuivre dans l'écriture de compositions solidement charpentées afin de pouvoir se différencier de la concurrence.

Cela dit, le principal élément distinctif du groupe réside dans les capacités plus que probantes de sa chanteuse Andrea VIDAL. Elle passe sans difficulté d'un registre medium un peu rauque à des envolées maîtrisées dans les aigus. La variété de son registre et l'intensité palpable qu'elle met dans son interprétation emmènent les compositions de l'album vers des dimensions incontestablement supérieures.

Vous l'aurez compris, ce premier essai nous met l'eau à la bouche et l'on a hâte de suivre les développements futurs de cette formation on ne peut plus prometteuse.

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Alain
Date de publication : vendredi 8 avril 2016