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16/04/2016
Coming back again
THE GOLDEN GRASS
 
Après une flopée de Eps, le combo new-yorkais THE GOLDEN GRASS avait publié en 2014 un très bon album éponyme sur le label finlandais Svart records. Désormais hébergé par une maison hexagonale plutôt connue pour un catalogue extrême, le Power Trio remet le couvert. L'illustration de pochette annonce très nettement la couleur, ou plutôt les couleurs : ces jeunes musiciens auraient bien aimé œuvré au plein cœur de la décennie la plus inventive du Rock, celle qui s'étala grosso modo de 1965 à 1975.

C'est devenue une tarte à la crème de se référer à ces décennies mais THE GOLDEN GRASS présente la particularité de ne se réclamer ni de LED ZEPPELIN, ni de DEEP PURPLE, ni de BLACK SABBATH (bien que la rythmique saccadée et les breaks raides du long Down The Line rappellent par moments le Fairies Wear Boots de ces derniers). Les deux pôles d'inspiration de nos jardiniers se situeraient plutôt du côté du Rock psychédélique d'une part, du Boogie Rock et du Blues Rock d'autre part.

En dépit d'une approche relativement frontale et directe, le trio n'aime rien tant que prendre des chemins de traverse, le temps de solos bluesy et psychédéliques de grande qualité : on sent nettement que des bretteurs comme Jimi HENDRIX, Jorma KAUKONEN (JEFFERSON AIRPLANE et HOT TUNA) ou John CIPOLLINA (QUICKSILVER MESSENGER SERVICE) ont servi de références. Réverbérations, mélodies acides, échos, grondements : on ne parle pas ici d'un psychédélisme béat et doux mais bien d'une approche foncièrement électrique et orageuse. Pour autant, THE GOLDEN GRASS rend son psychédélisme plus pondéré sur le subtil Reflections (bel arrangement de xylophone) et sur l'instrumental acoustique Hazy Daybreak, dont le psychédélisme penche nettement du côté du meilleur Folk Rock.

L'autre face de THE GOLDEN GRASS est le Blues Rock nerveux et le Boogie Rock, tel que le pratiquèrent avec brio STEPPENWOLF, CACTUS et le JAMES GANG des débuts (avec Joe WALSH à la guitare). De grosses lignes de basse mènent la danse, la guitare tranche et griffe, tandis que la batterie ponctue sèchement. Dans cette approche franchement canaille, on songe aussi au mésestimé HUMBLE PIE.

Quel que soit le penchant qui l'emporte, le chant partagé entre le guitariste et le batteur constitue un autre facteur marquant, quand bien même leurs harmonies gagneraient sûrement à être encore plus travaillées. Une autre constante est l'approche très vivante du son général de l'album, à telle enseigne qu'on imagine aisément ce que peut donner le trio sur une scène. Réjouissant !

Vidéo de Get It Together : cliquez ici
Alain
Date de publication : samedi 16 avril 2016