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05/07/2016
Arx atlantis
IL CASTELLO DI ATLANTE
 
C'est un vrai plaisir de découvrir cette formation de Rock progressif italienne qui a pourtant pas mal d'heures de vol. Formée en 1974, elle a publié pas moins de cinq albums studios (six si l'on compte la compilation de 1983 Tirando le Somme), deux albums (dont un acoustique) et un DVD captés en public. Je suis davantage familier des formations progressives transalpines les plus réputées dans les années 70 : LE ORME, BANCO DEL MUTUO SOCCORSO, PREMIATA FORNERIA MARCONI (communément appelée PFM)... C'est donc en toute humilité et plein de curiosité que j'ai découvert le septième opus studio du sextette.

Premier constat, en dépit d'une formation mêlant vétérans et musiciens plus jeunes, IL CASTELLO DI ATLANTE évolue de manière flagrante dans un registre relevant du patrimoine progressif de la décennie 70's : compositions longues (durées étagées entre six et seize minutes), structures alambiquées imbriquant de nombreuses séquences, goût pour les ambiances épiques et théâtrales (on pense à YES et GENESIS), harmonies vocales nombreuses (GENESIS et YES à nouveau), technicité affirmée. Deuxième constat, la présence d'un violon comme élément à part entière évoque plutôt KANSAS. Enfin, les aspects passablement Hard de nombreux passages renvoient aux pratiques d'autres formations progressives de la seconde partie des années 70, comme PAVLOV'S DOG, STARCASTLE ou AVIARY. En somme, il s'agit-là d'une bonne synthèse du Rock progressif des années 70, en excluant toutefois toute tendance jazzy. Par ailleurs, le chant en italien n'apparaît pas comme une incongruité ou un élément exotique, mais bien comme un élément constitutif de l'identité du groupe.

Les sonorités développées, notamment par le violon et par les claviers, excluent toute velléité moderniste. Idem pour l'imagerie et les textes, fortement ancrés dans un imaginaire foisonnant. A priori, les tenants forcenés d'une conception moderniste et évolutive du Rock progressif auront le réflexe de passer leur chemin. Pour autant, la sincérité et la maîtrise du groupe – si ce n'est le chant principal qui peine quelque peu dans les parties les plus amples et puissantes – forcent le respect et, pour quiconque acceptera l'approche vintage, un beau voyage sera au rendez-vous.

Vidéo de Non Ho Mai Imparato : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 5 juillet 2016