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20/08/2016
Samsara
TRANSBOHÊM
 
Je cite la biographie : « Face à l’hyper-spécialisation actuelle, il est difficile de faire rentrer le groupe dans un moule quelconque » ; « TRANSBOHÊM revendique sa diversité » ; « s’efforce d’élargir son horizon musical, sans l’asservir à une période ou à un courant artistique prédéterminés ». Tels sont, à nouveau, les mantras de TRANSBOHÊM. Groupe formé il y a plus de 10 ans par Jean-Marc GOBAT (claviers, multi-instrumentiste), celui-ci s’associe rapidement avec Yves CORVEZ (guitare). Après plusieurs démos, Samsara est leur nouvel album (où figurent d’anciennes compositions : Argos, Pentagram), autoproduit de belle manière. Et suit le chemin musical, le voyage sonore entamés avec leur premier album officiel Déserts en 2012 (cliquez ici). De nombreux musiciens ont accompagné Jean-Marc et Yves, principalement au niveau de la section rythmique. Cette fois-ci, c’est Patrice BARREAU (batterie) et Martin HENRY (basse) qui rejoignent le groupe.
Loin donc de tout sectarisme, condition que les musiciens du groupe refusent, réfutent, éloigné aussi des dogmes couplets/refrains, Samsara prolonge le contentement et le plaisir éprouvés lors de l’écoute de Déserts : une mosaïque harmonique intelligemment agencée, où se marient avec perspicacité et profondeur de nombreux styles. Que le groupe nomme world music. Somme toute charpentées dans le proche voisinage d’un rock intemporel, alternant les tempos et les ambiances (Lotus, une certaine mélancolie avec La Montagne Magique), les 7 compositions instrumentales développent d’étroites amitiés avec le microcosme rock progressif, caressant ici et là un metal aux teintes pastel (Argos, Drone Attack, le solo majestueux de guitare sur Pavillon Noir…). Sont invités à la noce fusion, rythmique funk, mouvement celtique (le festif Bohemian Reel, avec ses uilleann pipes, cornemuses et sons électro.), ainsi qu’un souffle de musique classique et tzigane. Evoquant ses influences, TRANSBOHÊM parle de KING CRIMSON, MAHAVISHNU ORCHESTRA, le courant Zeuhl avec les français de MAGMA, GONG et d’ART ZOYD, ou les belges d’UNIVERS ZERO. Mais aussi d’OPETH, HAKEN (et leur attendu nouvel Affinity !), ou Devin TOWNSEND. Et puis BERLIOZ, MOUSSORGSKI, MESSIAEN… Moins nombreuses que sur le précédent album me semble-t’il, les ambiances orientales se font discrètes, cédant les parties « chantées » à une musique Indienne (Argos, Lotus) ou aux voix diphoniques des lamas tibétains ou mélopées des moines bouddhistes (Drone Attack, Pentagram, le final de La Montagne Magique).
Cette richesse sonore, d’écriture, ces styles, ces ambiances et ces mélodies mises en orbite par une exigence technique revendiquée (mais jamais démonstrative et stérile) façonnent une musicalité tout à fait personnelle. Et font de TRANSBOHÊM un groupe attachant, à la musique intemporelle et hautement accessible, qui ravira tout être curieux de musiques « non sectorisées », loin des sentiers (re)battus des standards commerciaux radiophoniques imposés. Diantre, osez TRANSBOHÊM !

Samsara :
01 : Argos : La Traversée Des Eaux – 02 : Drone Attack : Guerre Sainte – 03 : Pentagram : Les Cérémonies Du Pentacle – 04 : Bohemian Reel : Souvenirs Du Pays De Cocagne – 05 : Pavillon Noir : Le Signe De La Bête – 06 : Lotus : Le Jardin Des Délices – 07 : La Montagne Magique : La Voie Des Sages
Ben
Date de publication : samedi 20 août 2016