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04/09/2016
Promised land
SMOKEY FINGERS
 
SMOKEY FINGERS est une formation de Rock sudiste à double titre : 1° ils sont les héritiers de la tradition du Rock sudiste , 2° le groupe est italien. Mettons donc le cap plein sud pour évaluer Promised Land, second album du quartette après Columbus Way (paru en 2011). Et je peux d'ores et déjà vous assurer que le voyage va être on ne peut plus agréable.

Servis par une production tout simplement idéale (claire, nette, chaleureuse), les gars de SMOKEY FINGERS semblent en effet être parvenus à un équilibre idéal en matière de style et d'interprétation. Clairement, le groupe évolue dans la frange nettement électrique du Rock sudiste et, s'il fallait les affilier, on les ferait adopter par LYNYRD SKYNYRD, MOLLY HATCHET et BLACKFOOT, plutôt que les ALLMAN BROTHERS. Les rythmiques sont animées par un groove irrésistible, fruit d'un énorme travail du bassiste Fabrizio COSTA, complété par la frappe sèche du batteur Daniele VACCHINI ; ces deux compères abattent un travail dont l'apparente simplicité vaut bien le groove carré d'AC/DC et dont la technicité à l'efficacité redoutable rappelle un peu l'abattage réalisé par la paire Carmine APPICE-Tim BOGERT (VANILLA FUDGE, CACTUS), notamment au côté de Jeff BECK, le temps d'un album studio énorme en 1973.

L'effectif des SMOKEY FINGERS ne compte qu'un guitariste, Diego DRAGONI (par ailleurs capable de planter quelques interventions de banjo!), mais ce diable d'homme est au four et au moulin : ses riffs nerveux côtoient des arpèges délicats et ses solos privilégient systématiquement la construction mélodique et le feeling. Il est souvent épaulé par les interventions glissantes et acides de la pedal steel assurées par un invité. De même, des arrangements de claviers ajoutent de l'épaisseur et de la couleur à l'ensemble.

Sur le plan vocal, le chanteur Gianluca PATERNITI possède un timbre rauque sans excès, qu'il sait moduler avec à propos. Même si les textes se situent dans la doxa du Southern Rock, il sait les incarner de manière crédible. Ses interventions sont ponctuellement rehaussés de choeurs qui insufflent un peu de Soul.

Quant aux compositions, si l'on trouve majoritairement de solides titres conduits mid-tempo, on aura également droit à la ballade mélancolique (No More, en clôture d'album), à la fausse ballade (langueur sur les couplets et nervosité sur les refrains de Rattlesnake Train, les nuances de Last Train). The Basement développe un groove tendu, presque Funky. Avec un tel répertoire, il ne serait que justice de retrouver les SMOKEY FINGERS sur une tournée de BLACKBERRY SMOKE : ils ne dépareraient absolument pas !

Procurez-vous cet album lumineux et chaleureux, il vous servira longtemps pendant les longues journées d'hiver... conseil d'ami.
Alain
Date de publication : dimanche 4 septembre 2016