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09/09/2016
Don't look back
CHEMICAL WEDDING
 
5 ans se sont écoulés avant que le groupe isérois CHEMICAL WEDDING, composé à ce jour par Eric (chant), les frères Serge (guitare) et Christophe (batterie), Yoann (guitare) et François (basse), donne une suite au remarqué Bayou (2010 - cliquez ici). Leur second album s’appelle Don’t Look Back, à nouveau agréablement, chaudement autoproduit. L’artwork (Slava GERJ et Eric STANISLAS) est lui aussi réussi, évoquant l’esprit Grand Ouest américain.
Rien n’est définitif, rien n’est figé, gelé dans l’univers musical de CHEMICAL WEDDING. Ce mariage chimique autorise la collision de molécules affolées d’un rock charnel, heavy, stoner voire progressif. Les mélodies et refrains sont accrocheurs, les rythmes se précipitent ou prennent leur temps, les ambiances peuvent être tour à tour légères ou plombées. La rythmique, travaillée au corps, groove à souhait, les riffs et soli de guitares sont pénétrants, incisifs. Les 2 guitaristes se complètent alors efficacement. Et le chant d’Eric, même s’il a quelque peu perdu au niveau des aigus (époque REST IN PEACE), est authentique, alterne passages grondants et coléreux et passages clairs. Au fil des écoutes, Don’t Look Back et ses 12 compositions se laisse apprivoiser, tel un gros matou bienveillant. Et devient vite addictif. Si les influences souvent évoquées parlent des américains de ALICE IN CHAINS (pour les riffs et le côté heavy hard rock mélodique), quelques réminiscences de Bayou s’entendent ici et là. Malgré ces quelques rapprochements succincts, CHEMICAL WEDDING possède un indéniable « charisme », une forte identité et une bonne dose d’humour, qu’il laisse éclater et partage sans concessions sur scène.
Le charme opère donc, avec un Supercharger au refrain et à l’écriture entraînantes, idéal pour ouvrir un concert. Dead Man Walkin’ décline un passage instrumental harmonique, sur un fond sombre et pesant, alors que Don’t Look Back se fait plus enjoué, avec une rythmique heavy quasi martiale. De nouveau changement de tempo avec A Poor Toy In Your Hands, au chant clair, qui s’arrache sur sa seconde partie avec un chant frontal. Rythmé, The Cherokee fait état aussi d’un chant clair et d’un chant “bourru”, limite coléreux. Et se termine par des mélopées indiennes. Beveaved Soul est la première « ballade » de l’album, où s’entrecroisent chant, guitare acoustique, basse grondante. Elle s’électrise en son centre pour finir sereinement. Save My Soul est rythmé, plus ou moins progressif dans son écriture. Summertime, malgré son petit côté théâtral, limite déjanté / psyché, reste accessible. Space Between Us, autre titre percutant sur scène, est ultramélodique. Introduit par le chant et la guitare acoustique, il s’enflamme en un heavy musclé, avec un solo de guitare délicieux. Those Days, de même généreusement mélodique, possède quelques petites touches pop folk. Goodbye Lenin (qui devient actuellement Goodbye Hollande sur scène !) est un titre costaud, se rapprochant d’un heavy stoner. Efficace aussi en live ! Et puis l’album se clôt sur My Friend, une ballade poignante, pleine d’émotions, rendant un hommage émouvant à Camille, ancien bassiste du groupe disparu accidentellement en 2011.
CHEMICAL WEDDING est finalement tout simplement l’alchimie réussie de 5 musiciens talentueux, partageurs, sincères dans leur démarche artistique. Et toujours prêts à partager sur scène leurs compétences techniques et leur bonne humeur rock’n roll !

Dead Man Walkin’ : cliquez ici

My Friend : cliquez ici

Don’t Look Back :
01 : Supercharger – 02 : Dead Man Walkin’ – 03 : Don’t Look Back – 04 : A Poor Toy In Your Hands – 05 : The Cherokee – 06 : Beveaved Soul – 07 : Save My Soul – 08 : Summertime – 09 : Space Between Us – 10 : Those Days – 11 : Goodbye Lenin – 12 : My Friend



Ben
Date de publication : vendredi 9 septembre 2016