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30/09/2016
Black saints of bourbon street
EL ROYCE
 
Avec pas moins de quatre EP et dorénavant trois albums dans la besace, le quartette nantais EL ROYCE témoigne d'une productivité qui n'a d'égale que sa force de caractère. Qui plus est, chaque parution témoigne d'une amélioration dans presque tous les domaines : production, interprétation, écriture. Sur l'album précédent, le très solide Rise Again (chronique ici : cliquez ici), nous avions découvert le groupe évoluant dans une mixture d'influences Metal et Rock américaines (sans parler du visuel de skyline urbaine typiquement US). Ce tropisme d'outre-Atlantique est loin d'avoir disparu, quand bien même le groupe a franchement mis le cap vers la Louisiane, la Nouvelle Orléans et son folklore à la fois lugubre et haut en couleurs.

Encore une fois concocté au studio Black Desert, le son est remarquable de clarté et de puissance, riffs et section rythmique voyant chacun de leurs coups parfaitement exposé. L'ensemble ne manque donc ni de tranchant, ni d'impact. Pour autant, d'autres éléments essentiels à l'assise sonore du groupe se trouvent équitablement mis en valeur : le groove et les mélodies notamment. Quand je parle de groove, il ne faut pas s'imaginer EL ROYCE onduler du bassin sur du Funk de la Nouvelle Orléans à la NEVILLE BROTHERS ou DR JOHN (respect à aux, toutefois) ; non, il faut plutôt opté pour ce puissant rebond latent que sut génialement instaurer PANTERA en son temps.

D'ailleurs, l'approche globalement frontale pourrait apparenter EL ROYCE au meilleur du Power Metal mais il y a quantité d'éléments subtils qui empêchent ce rattachement par trop réducteur : plans de guitares jumelles absolument électrisants, arrangements vocaux qui contrebalancent un chant généralement rageur (quoique toujours modulé) et qui m'évoquent parfois ALICE IN CHAINS. Comme évoqué dans la chronique de Rise Again, le goût pour le Hard US bien carré n'est pas loin, le groupe allant même jusqu'à livrer une reprise sauvage du Shout At The Devil de MÖTLEY CRÜE en guise de titre fantôme.

Surtout, le groupe a travaillé son écriture pour aboutir à des compositions captivantes du point de vue rythmique et mélodique. Chaque titre comporte une accroche qui permet de l'identifier et de le différencier. Rien de révolutionnaire certes, mais c'est là de la très belle ouvrage puisqu'on a envie d'y revenir, de retrouver tel refrain, telle ligne vocale, tel plan de guitare (au passage, les solos bien mélodiques et construits sont à saluer!). En somme, Black Saints Of Bourbon Street est une franche et réjouissante réussite. Comme quoi les rives de l'Erdre et de la Loire peuvent être aussi troubles que celles du Mississippi...

Vidéo de Voodoo Rising ici : cliquez ici
Alain
Date de publication : vendredi 30 septembre 2016