SUICIDAL TENDENCIES impose le respect. Ce groupe américain a beaucoup tourné et a unanimement mis tout le monde d'accord en live: un gros son, du groove, une débauche d'énergie et une participation active du public souvent invité à monter sur scène. Pour les avoir vus deux fois, c'est une vraie baffe en concert !

A l'origine d'un courant musical que l'on pourrait nommer crossover metal, réalisant une subtile fusion entre thrash metal, punk et hard core, Mike MUIR et sa bande de musiciens doués ont produit des albums référence tels que Lights Camera Revolution 1990 ou The Art Of Rebellion (1992).

Les Californiens n'ont donc plus rien à prouver et Ce World Gone Mad ne vient pas ternir leur réputation. En ouverture, je ne suis pas dérouté à l'écoute du punk Clap Like Ozzy, la marque de fabrique SUICIDAL est clairement identifiable : direct et revendicatif. Je relève une production un peu rêche qui me plonge dans une ambiance hard core. Mais la voix hyper mélodique de Mike MUIR vient adoucir l'ensemble, c'est encore plus significatif sur la fausse ballade Still Dying To Live ou le final This World.

Autre paradoxe, malgré une attitude punk, le travail des guitares, que l'on pourrait penser basique, ne l'est pas du tout. En effet, Dean PLEASANTS balance sans cesse des petits soli ultra mélodiques tout au long de World Gone Mad.

SUICIDAL TENDENCIES apporte beaucoup d'importance au groove de ses morceaux, donc la basse de Ra « Chile » DIAZ se retrouve bien en avant (il y a même un solo dans Damage Control !). Je rappelle que leur bassiste de l'age d'or 1989-1996 n'est autre que Robert TRUJILLO, actuellement dans METALLICA, et fondateur avec Mike d' INFECTIOUS GROOVES, encore plus groovy et funky que ST.

Et la batterie dans tout ça ? Arrivée en 2016 de Dave LOMBARDO ex SLAYER derrière les fûts pour une frappe plus que précise, une rigueur typiquement thrash metal (le percutant Get Your Fight On!), de très bons roulements ainsi qu'une maîtrise de la double pédale sur le punk Living For Life.

World Gone Mad ne suscite donc pas de réelle surprise quand on connaît bien le groupe mais propose un standard de qualité. La voix malicieuse et mélodique de Mike (Damage Control) reste également un gros point fort. J'adore le morceau éponyme, lent et captivant par son refrain hard core fédérateur.

Dans les critiques, The New Degeneration, mid tempo un peu répétitif et trop gavé de soli aurait été un mieux placé en fin de disque qu'en deuxième position. Il manque peut être un hit de la trempe de You Can't Bring Me Down pour que je puisse donner une meilleure note.

En conclusion, un très bon album de SUICIDAL TENDENCIES dotée d'une belle pochette !

NOCTUS
Date de publication : jeudi 20 octobre 2016