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10/12/2016
Speed and violence
RANGER
 
Quelle surprise à l’écoute de cet album qui semble avoir hiberné pendant 35 ans pour ressusciter en 2016 !

La pochette ne trompe pas, en 30 secondes je pars dans un voyage temporel au début des années 80, période ou les plus grands films d’horreur avec tueurs (appelés slasher movies) ont vu le jour. Je pense par exemple à Maniac ou à la série des Vendredi 13. Des titres comme Night Slasher, Last Breath ou Without Warning demeurent sans équivoque de même que l’intro. Ajoutez à cela une petite pointe evil (Demond Wind, Satanic Panic, Evil Barrier), et vous comprenez l’ambiance générale développée par RANGER. Ce n’est pourtant que le deuxième album de ce jeune groupe finlandais qui prend plaisir à évoluer dans un registre passéiste.

Musicalement, les références que je vais citer vont faire fuir les plus jeunes et fans de metalcore. D’abord, la production donne un son proche des deux premiers IRON MAIDEN. Je retrouve, en effet, cette urgence punk à la Killers. Le chanteur s’inscrit lui aussi dans cette période avec une voix capable de monter super haut dans les aigus et des hurlements typiques de la N.W.O.B.H.M. Je trouve d’ailleurs qu’il s’en sort très bien, un vrai point fort. Les soli de guitares ainsi que les parties harmonisées montrent clairement que RANGER vénère la vierge de fer, époque Paul DI’ANNO. Le rythme général s’avère plus rapide que le heavy mais moins agressif que le thrash (qui fait son apparition avec les premiers METALLICA). La presse spécialisée utilise le terme speed metal. Pour se faire une idée plus précise du genre, il faut écouter le Show No Mercy de SLAYER : pas de double grosse caisse mais on est pas loin, de bons riffs et une voix audible. Un style metal joué aussi par EXCITER (qui peut être considéré comme la référence) ou ANVIL.

RANGER apparaît comme complètement anachronique car son metal sonne plus que daté. Comme il en maîtrise parfaitement les codes, le groupe assume clairement sa musique et ne tombe pas dans la caricature mais plutôt dans l’hommage. Enfin, Il a le mérite de faire revivre cet esprit rebelle du début des années 80, qui nous manque parfois...
NOCTUS
Date de publication : samedi 10 décembre 2016