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27/12/2016
The ages will turn
THUNDER AND LIGHTNING
 
Alors même que cette formation berlinoise publie son cinquième album, je confesse que c'est pour moi la première occasion d'écouter leur musique. En l'occurrence, je découvre un groupe pratiquant un Heavy Metal de tradition européenne, s'inspirant notamment des préceptes édictés à l'articulation des décennies 70 et 80, notamment par les référentiels JUDAS PRIEST.

Pour les étourdis, rappelons les basiques du genre : structures simples (intro-couplet-refrain, et on recommence), riffs secs et tendus, chant nerveux, clair et modulé. Le moins que l'on puisse dire, c'est que, sous la houlette du guitariste Marc WÜSTENHAGEN, THUNDER AND LIGHTNING s'applique à rendre performants ces exercices de style à la limite du cliché ; on sent en effet une formation affûtée et motivée.
Au passage, on me permettra d'être en désaccord avec la mention Power Metal parfois accolée au groupe. Certes, par moments, THUNDER AND LIGHTNING aligne des rythmiques très carrées et se permet même quelques accélérations (relatives), moments au cours desquels le batteur assure sévèrement ; pour s'en persuader, il n'y a qu'à écouter Silent Watcher, Eternally Awake, Welcome To The Darkside ou encore One Blood (qui comporte une intervention de Màté BODOR de ALESTORM). Pour autant, on ne retrouve jamais sur The Ages Will Turn cette dimension ultra-musculeuse qui caractérise le Power Metal, quand bien même il existe un cousinage, ainsi qu'avec le Speed Metal originel. Il ne faut jamais oublier que le Heavy Metal n'a pas attendu le Power et le Speed pour se faire puissant et véloce !

En fait, THUNDER AND LIGHTNING se distingue des masses métalliques laborieuses par une capacité à varier ses compositions et à introduire des nuances réelles dans son interprétation. Ainsi, bien que très intenses, des titres comme Black Eyed Child, Columbia, le titre éponyme ou encore Hysteria jouent davantage sur la face lourde et les contrastes entre riffs ravageurs et mélodies. Car chaque composition de cette album recèle son lot de mélodies, qu'elles se trouvent dans les lignes de chant modulées, les refrains (beaucoup de chœurs en la matière) ou dans les guitares (quelques plans jumeaux et des solos incisifs et bien construits).

En clôture d'album, THUNDER AND LIGHTNING hausse son niveau d'exigence avec Mary Celeste, morceau relativement long (sept minutes) tout en ambiances brumeuses, qui rappelle davantage le monde de IRON MAIDEN, là où le reste de l'album évoque plus JUDAS PRIEST, ICED EARTH et BLIND GUARDIAN.

Bien que pas tourné du tout vers l'innovation, cet album transcende son classicisme par la force des ses compositions et par le talent de ses interprètes, notamment le chanteur Norman DITTMAR qui joue à merveille de son registre médium. Une véritable bonne surprise.

Vidéo de One Blood : cliquez ici
Vidéo de Black Eyed Child : cliquez ici
Alain
Date de publication : mardi 27 décembre 2016