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26/01/2017
Healed by metal
GRAVE DIGGER
 
Quel meilleur titre que celui-ci pour un dix huitième album, franchement ?! ‘Guéri(e) par le métal (ou le metal)’...Le quintet de Gladbeck, qui n’a quasiment jamais failli à son style de prédilection, le heavy metal, rend hommage, en quelque sorte, à toutes les personnes blessées qui ont surmonté les épreuves rencontrées dans leur Vie grâce à la musique, en particulier celle à laquelle nous nous intéressons aujourd’hui. Le metal est un genre à part, puisque, contrairement à bon nombre d’autres beaucoup plus mainstream, il concentre l’énergie positive libérée par les émotions négatives. Il ôte tous les sentiments intérieurs qui peuvent s’avérer destructeurs pour celle, ceulle ou celui qui les retient en soi et les transcende en force lumineuse, permettant ainsi à l’être en souffrance de continuer plus sereinement son existence. Et surtout de lui éviter une auto-extermination tragique. Moi-même, naguère, j’ai vécu une telle situation, me poussant vers le suicide. Fort heureusement, grâce à la magie de notre courant musical favori, je suis toujours là. Même si ma Vie ne tint qu’à quelques secondes et à la persévérance des médecins et infirmières qui ont tenté le tout pour le tout pour que mon dernier souffle ne survint pas. Pas encore. Je les remercie de leur professionnalisme et leur dévouement. Mais, je dois bien plus encore à certains groupes, comme IRON MAIDEN, NIGHTWISH (avec Tarja), STRATOVARIUS, SAXON et...GRAVE DIGGER. Ce sont eux qui m’ont réellement permise de ne pas replonger dans les abîmes et qui m’ont accompagnée dans les moments les plus sombres. Et qui le font toujours quand cela ne va pas très fort pour moi. Le heavy metal, mais également les autres sous-genres, sont plus efficaces qu’une thérapie classique qui consiste à s’allonger sur un canapé et à se livrer impudiquement à un psychologue farfelu, dont les €uros que vous lui rapportez tournent dans sa tête tout en imaginant un stratagème pour vous rendre dépendant(e) de lui/elle/iel, histoire de vous faire tourner en bourrique pendant des semaines, des mois, voire des années sans jamais vous donner les clés pour que vous puissiez aller mieux. Le metal étant un style rebelle par définition, il incite celle/ceulle/celui qui l’écoute à briser toutes les chaînes qui la/le retiennent prisonnière/ier, qu’elles soient mentales, émotionnelles, égotiques ou extérieures. Le fait d’être mal dans sa peau, de broyer constamment du noir au point de vouloir attenter à son propre corps pour mettre fin à sa Vie que l’on considère comme grotesque, inconcevable ou insupportable, tout cela change lorsque l’on a au moins quelque chose ou quelqu’un à quoi ou qui se raccrocher, une motivation suffisante pour avancer encore et toujours, peu importe les évènements qui peuvent survenir. Tout comme le chantait Blaze BAYLEY dans One More Step, encore et toujours un pas de plus, continuer coûte que coûte, trouver en soi la Force pour cela et sempiternellement faire l’effort de faire un pas de plus, même si c’est énergétiquement et moralement épuisant. Car demain est un autre jour. Et que le meilleur peut subitement survenir et vous porter aux nues le lendemain. Faire à nouveau de votre existence un paradis bien réel, tangible. Le heavy metal est la promesse de ce jardin des merveilles. Il est aussi, et principalement, un exutoire dont l’efficacité n’est plus à prouver, comme le démontrent les dernières études réalisées par l’université australienne du Queensland. Face à des situations inconfortables, le metal joue un rôle de médiateur et apaise durablement la tristesse, la colère, l’agitation. Quand on rajoute à la musique en elle-même des textes en rapport avec ces sentiments négatifs, dénonciateurs d’une certaine réalité ou simplement la constatant sobrement, telles que la guerre ou la Mort, le metal devient aussi un outil exorcisant toutes les peurs liées aux conditions vécues. Ainsi, des paroles en rapport avec la disparition d’êtres chers en apaise les inquiétudes de leur perte. Ce passage obligatoire est ainsi « banalisé » comme une sorte d’étape par laquelle tout le monde doit passer un jour ou l’autre. Le heavy metal, celui de GRAVE DIGGER spécifiquement, dédramatise de façon efficiente cette transmutation obligatoire de la matière. Là réside toute la puissance du metal : il canalise toutes les émotions obscures grâce à la musique et minimise un tant soit peu les craintes de la survenue de contextes plus délicats au travers des pamphlets salutaires.

Le metal guérit, donc, réellement les blessures émotionnelles, comble les manques et brise les limitations, volontaires ou non. Il affranchit les individus d’une souffrance récurrente en les embrassant d’une aura protectrice tout en leur montrant que la Vie est aussi, et surtout, un bonheur permanent, si tant est que l’on soit enclin(e) à changer son point de vue ou, plus exactement, à observer l’existence sous un angle différent.

Et avec ce nouvel opus, magnifiquement illustré par Gyula HAVANCSÁK, les allemands sont bien décidés à aller dans ce sens. Pas si divergent que cela de son prédécesseur, l’excellent Return Of The Reaper, Healed By Metal se révèle, toutefois, plus enjoué, voire plus léger, notamment dans les refrains, véritables concentrés de positivité toute germanique. N’en déplaise à mes collègues journalistes d’autres sites web, j’aime beaucoup le dernier-né des teutons. En effet, GRAVE DIGGER a choisi la simplicité et la puissance. Ce qui permet aux titres de Healed By Metal d’être plus efficaces en allant droit à l’essentiel. Nul besoin de grandiloquence pour être au top. Les riffs made by Axel RITT sont terriblement massifs et soulignent bien la section rythmique en béton armé menée par Jens BECKER et Stefan ARNOLD. Tandis que la voix rocailleuse de Chris boltendahl survole le tout magistralement, comme toujours. Les claviers de Marcus KNIEP décorent l’ensemble de touches atmosphériques délicates (Kill Ritual), qui font leur petit effet. En choisissant d’intituler cette galette de cette manière, c’est que la musique du groupe s’est considérablement éclaircie depuis Return Of The Reaper, elle en est même plus optimiste par moment, malgré les paroles parfois sombres (Hallelujah, Kill Ritual, entre autres). Et ce contraste n’en devient que plus intéressant, car il prouve une fois n’est pas coutume, que le Fossoyeur n’est pas ancré du côte obscur. Il sait aussi rayonner. Ces enregistrements que furent The Last Supper ou The Clans Will Rise Again, quand bien même un poil mélancoliques, contiennent des morceaux aux mélodies festives (Desert Rose, Highland Farewell, Coming Home), qui ne manquent pas non plus sur Healed By Metal (Healed By Metal, Free Forever, Call For War, Kill Ritual, Laughing With The Dead). Les allemands ne voulaient pas se prendre la tête avec des compos aussi « complexes » que les « progressives » Heart Of Darkness, Twilight Of The Gods, Crucified ou Season Of The Witch. Être direct c’est être plus efficient. Et GRAVE DIGGER l’a bien compris. Pas mes collègues chroniqueurs d’autres webzines que Metal Intégral, visiblement, qui cherchent à compliquer la Vie aux musiciens en les critiquant constamment au lieu de tirer le positif de chaque œuvre qu’ils sont amenés à analyser sous toutes les coutures. Pour ma part, même si je considère cet album trop court, le seul vrai défaut ici, Healed By Metal ne contient que du heavy metal de très bonne facture. Qui parmi les gratte-papiers médiatiques peut se vanter d’avoir réalisé plusieurs joyaux tels que The Reaper, Tunes Of War, Excalibur, The Grave Digger ou encore Return Of The Reaper et d’une carrière presque aussi longue que celle d’IRON MAIDEN sans jamais trahir (ou quasiment pas) ses convictions ou ses fans ? Hein, qui donc ? Haha, c’est bien ce que je disais, aucun rédacteur doté d’une grande gueule n’a le centième du talent des mecs de GRAVE DIGGER. En ce qui me concerne, je préfère largement une formation fidèle à ses principes, plutôt qu’un groupe qui renie ses racines, comme AMARANTHE. Même si, j’avoue que Stronger Than Ever fût une énorme erreur de parcours dans la carrière des outre-rhénans...Cela dit, c’est en faisant des erreurs que l’on apprend à être honnête avec soi-même et les autres. Surtout à être soi-même sans vouloir imiter les autres. Chacun(e) est unique et c’est très bien comme ça. Après cet itinéraire bis et une longue pause, la horde de ménestrels s’est ressaisie et depuis The Reaper, Chris Boltendahl et ses camarades n’ont eu de cesse de nous botter les fesses avec des albums monumentaux beaucoup trop sous-estimés par les metalheads français(es), qui n’ont tendance qu’à voir le négatif partout où il n’y est pas. A force de chercher la petite bête, le détail insignifiant qui démontera tout le travail qui se cache derrière les disques qu’ils écoutent, cela n’est pas étonnant que les gaulois aient le moral en berne. Personnellement, du moment qu’un enregistrement me donne du plaisir, nonobstant les éléments superficiels qui desservent la musique quand ils ne sont aucunement nécessaires, me procure des frissons et me fait oublier mes problèmes pendant un certain temps, il mérite déjà que je lui attribue une note au-dessus de la moyenne. Bien entendu, les aspects artistique et technique sont importants, la capacité d’évolution également. Néanmoins, ce qui pour moi définit un excellent album, ne se trouve pas du côté matériel, mais du côté émotionnel et/ou spirituel. Cette aptitude à donner du bonheur aux gens, à leur donner envie de se lever le matin, de garder le sourire et de continuer à se battre. Les parties de grattes qui sont si contagieuses qu’elles vous transmettent le virus du air guitar, les rythmiques qui vous mettent en transe et vous font vous surprendre vous-même à taper du pied ou à mimer les gestes du batteur, les lignes de chants qui vous amènent au septième ciel et que vous entonnez sous la douche ou dans votre séjour.

Voilà ce qui fait d’un CD (ou d’un vinyle, pour les pinailleurs parmi vous) une réussite. Une musique qui vous anime réellement, met le feu à votre cœur et vous donne un sentiment de plénitude. Rien d’autre. « La musique est la langue des émotions », selon Kant. Pas celle de l’emphase ou de la technicité. Platon, lui aussi, se saisissait de la question en précisant que « la musique donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée. » Une musique sans âme n’apporte rien aux créatures sentientes que nous sommes. Or, la musique est un art non pas pour l’ego, mais pour l’âme et le cœur. De plus, d’après Michel Tremblay, « la musique, c’est un cadeau de la Vie » qui existe « pour consoler, pour récompenser, ça aide à vivre . »

Or, c’est bien le problème de certaines mauvaises langues journalistiques qui voudraient que GRAVE DIGGER soit plus technique, plus progressif, quitte à en perdre son âme...Heureusement pour les vrais fans mélomanes et celles/ceulles/ceux qui apprécient les choses simples de la Vie, GRAVE DIGGER fait du GRAVE DIGGER, point barre. Et c’est très bien comme ça. D’autant plus que Healed By Metal revient aux fondamentaux du groupe, à savoir des titres concis, bien musclés et dont les refrains se mémorisent aisément dès la première écoute. Tout comme sur les trois premiers albums de la formation. Et c’est cela que l’on attend le plus souvent d’un groupe de heavy metal. Qui est un style festif, destiné à permettre la communion entre les musiciens, d’un côté, et leurs adeptes, de l’autre. Même si, bien entendu, l’on peut aussi aimer les morceaux plus longs, plus épiques, moins évidents, tels que Heart Of Darkness ou Circle Of Witches.

Cependant, comme les blagues, les titres les plus courts sont les meilleurs. Car, ils ne s’alourdissent pas de circonvolutions inutiles et permettent de mieux communiquer les émotions que GRAVE DIGGER souhaite faire passer à ses fans sur disque ou en live, si tant est qu’ils ne dépassent pas les cinq minutes maximum. Ici, aucun morceau n’ose franchir la ligne des quatre minutes, excepté la « drôlerie » qu’est Laughing With The Dead (5’15 au compteur) et sa structure en mid-tempo dotée d’une atmosphère qui ne dépareillerait pas dans un épisode de La Famille Addams. Même les trois bonus rajoutés, d’une part, sur la version digipack européenne pour les deux premiers, d’autre part sur la version digipack japonaise pour les trois ensemble, restent dans un timing raisonnable, ce qui autoriserait éventuellement la formation à utiliser l’un ou l’autre sur scène dans le futur et malgré la semi-acoustique ballade Brave, Young And Innocent que les natifs du pays du Soleil Levant ont eu le privilège de découvrir en achetant l’album à Tokyo ou ailleurs au Japon.

Comme l’écrivait Coralie Gallant, « j’ai une thérapeute, elle s’appelle musique. » Celle-ci doit être, par conséquent, naturelle pour s’immerger complètement dedans et se laisser en retour inonder par ses ondes bienfaitrices qui, comme les câlins d’une maman, cajolent la personne en souffrance avec une infinie douceur. Le heavy metal ne fait pas exception à la règle, même si dans ce cas, soyons honnêtes, c’est plus un coup de pied au cul d’une maman excédée par la chute libre de son enfant et qui n’a envie que d’une chose, celle que ce dernier se reprenne en main et vive sa Vie une bonne fois pour toutes au lieu de voir des cafards partout où son rejeton passe. Et c’est ça le heavy metal, un tremblement de terre qui vous remet les idées en place et vous secoue comme un prunier afin de vous faire réaliser que, bien qu’elle puisse parfois être une sacrée garce, la Vie est belle et vaut la peine que l’on s’attache à elle, coûte que coûte, malgré les nombreuses difficultés qui font bien pâle figure face aux rares mais intenses moments de bonheur qu’elle seule et la musique peuvent procurer. Et le metal de GRAVE DIGGER est un excellent exemple de ce que j’avance, nonobstant les paroles qui représentent métaphoriquement bien les blessures qui se dissimulent à l’intérieur de chacun(e) d’entre nous quand elles ne décrivent pas des faits historiques ou ne relatent pas des légendes millénaires.

Ici, les textes sont divers et variés, mais ont toujours un rapport plus ou moins tenu avec le monde ombreux et viril du heavy metal. Du moins, avec les thématiques les plus fréquemment abordées, à savoir la Mort (When Night Falls, Hangman’s Eye, Kill Ritual, Laughing With The Dead), la Musique elle-même (Ten Commandments Of Metal), la Liberté (Lawbreaker, Forever Free) et les conflits armés (Call For War), secondés par une pointe de Spiritualité (Healed By Metal) ou de Religion (Hallelujah). Tous ces concepts se reconnaissent musicalement en écoutant les titres les uns après les autres. Certains morceaux sont martiaux et en mid-tempo (Healed By Metal, Ten Commandments Of Metal, Free Forever, Laughing With The Dead) de sorte à avoir l’air cérémonieux, d’autres sont plus agressifs et rapides (When Night Falls, Lawbreaker, Hallelujah, Kingdom Of The Night), quitte à induire un certain malaise (Hangman’s Eye) au niveau des mélodies utilisées qui dépeignent un décor malsain pour cadrer avec le contenu littéraire des chansons. D’autres, au contraire, sont plus légers (Bucket List) ou franchement plus calmes (Brave, Young And Innocent). Sur le plan des évolutions éventuelles, comme je l’ai mentionné plus haut, n’en cherchez pas, il n’y en a pas quasiment pas, si ce n’est les divers essais guitaristiques du seigneur Axel RITT, tantôt orientés country (l’intro et l’outro de Healed By Metal) ou sludge (les ponts entre les couplets de Bucket List) ainsi que les guitares acoustiques sur les refrains (Free Forever), ou sur tout une compo (Brave, Young And Innocent), et le petit clin d’œil au Wasted Years de IRON MAIDEN (sur le solo de Call For War), avec une technique de picking en mi majeur arrangée pour que le passage ne ressemble pas réellement au tube de la Vierge de Fer mais qu’il suggère sa proximité avec ce dernier, comme une dédicace, consciente ou pas, seul mister Ironfinger pourra nous le dire lors d’une prochaine interview. D’autres sorties du cadre conventionnel du heavy metal de GRAVE DIGGER se révèlent timidement au travers des ambiances distillées ici et là par Marcus KNIEP, discrètement sur Kill Ritual ou sur d’autres ritournelles musclées du Fossoyeur. Autre « surprise », le pont précédant le solo d’Axel sur Laughing With The Dead, très caractéristique de l’œuvre de Johann Sebastian BACH, qui réunit Jens, Axel et Stefan dans un bref trio baroque de très bon goût.

Même si ce Healed By Metal contient toujours des hymnes guerriers aux champs notionnels à première vue similaires à ceux utilisés par GRAVE DIGGER par le passé, force est de reconnaître que ce 18ème opus confirme un retour volontaire à un heavy metal plus épuré qui donne vraiment la pêche, déjà initié par la formation germanique sur Return Of The Reaper. Il est impossible de ne pas aimer cet album tant il redonne de l’énergie quand on est vidé(e) et qu’il ravive la fougue de la jeunesse en soi. Je ne vois pas comment on peut le trouver ennuyeux. Croyez-moi, il ne l’est pas. Ceux qui vous racontent ça sont des blasés de la Vie qui ne savent pas apprécier la simplicité et la spontanéité. Certes, Healed By Metal n’est pas l’ouvrage du siècle et s’écoule trop rapidement. Néanmoins, il est bien trapu et les titres qui le constituent se mémorisent en un clin d’œil, ce qui signifie qu’ils peuvent tous être potentiellement utilisables sur une setlist et servir d’outil de médiation entre les musiciens et le public. Malgré certaines faiblesses (Hallelujah) le reste est terriblement séduisant et absolument puissant. Le résultat ne serait pas ce qu’il est sans Jörg UMBREIT, qui s’est occupé de la prise de son, du mixage et du mastering. Grâce à lui, les nouveaux morceaux sont aussi monstrueux que massifs. Tout autant que sur Return Of The Reaper et Clash Of The Gods. Cela dit, le plus gros du travail a été fait par les membres du groupe qui sont parvenus, une fois de plus, à me bluffer par la qualité des compositions et de l’interprétation. GRAVE DIGGER fait du GRAVE DIGGER, certainement, mais avec une certaine grâce qui lui permet d’atteindre une forme de quintessence qui lui faisait un peu défaut entre Liberty Or Death et The Clans Will Rise Again. En revenant à ses fondamentaux, le groupe a retrouvé un nouveau souffle et, pratiquement, une nouvelle jeunesse. Ce qui lui permet une liberté de mouvement et de pratiquer une musique plus agressive et compacte, mais également, chose étonnante, plus mélodique. Les refrains de Forever Free, Call For War ou Kill Ritual le prouvent clairement. Heureusement, le quintet conserve sa marque de fabrique et nous offre toujours ces titres belliqueux qui feront mouche en concert, tels que Healed By Metal, Lawbreaker ou Ten Commandments Of Metal. Même si les évolutions ne sont pas légion, elles sont bien présentes tout au long des presque 50 minutes que dure cette rondelle, bonus compris. Il suffit juste de tendre une oreille attentive. Et de s’apercevoir que certaines parties sont structurées différemment ou que des éléments plutôt discrets font leur apparition, démontrant ainsi que les quinquagénaires ont encore plus d’un tour dans leur sac et qu’ils ne sont définitivement pas prêts à déposer les armes. La retraite tranquille devant Derrick, les charentaises aux pieds et la soupe au pistou, ce ne sont pas des choses faites pour Chris BOLTENDAHL et ses compères. Ils sont trop énergiques pour cela et comme les highlanders, dont ils narrent les aventures sur Tunes Of War et The Clans Will Rise Again, ils lutteront unis jusqu’à l’ultime instant de leur existence pour promouvoir les vertus revigorantes et curatives du heavy metal, celui qui apporte joie et apaisement à toutes les âmes éprouvées par la Vie ou celles qui recherchent dans cet exercice stylistique une façon détournée d’exprimer leurs émotions face à un monde complètement déshumanisé, dans lequel la solidarité est une insulte, surtout pour les individus qui, par leur métier, devraient normalement soutenir et aider celles, ceulles et ceux qui ont tout perdu, notamment leur dignité à cause des autres. Grâce au heavy metal, en général, et celui de GRAVE DIGGER, en particulier, les gens peuvent se défouler et exorciser tout le négatif en elles/iels/eux. Pour ne pas imploser de l’intérieur et agir de manière insensée ou devenir dingue. Ainsi, Healed By Metal, bien que familier et irréductible dans sa prestance n’en reste pas moins droit et franc, allant ainsi à contrepied des tendances actuelles dans le metal qui consistent à compliquer ce qui ne nécessite pas de l’être, enlevant ainsi la musique de sa substance principale qui consiste à transmettre des sentiments, à réveiller des émotions positives, quitte à la rendre artificielle. Nos cinq allemands ont, une nouvelle fois, voulu partager un esprit jouette avec leurs fans et faire oublier les tracas du quotidien, de sorte à guérir par le metal. Et c’est la raison d’être de ce Healed By Metal, qui a réussi sa mission haut la main, n’en déplaise aux langues fourchues qui n’ont jamais pigé ce à quoi servait vraiment le heavy metal. Pour moi, ce puîné de GRAVE DIGGER est une pépite de puissance, de hardiesse et de mélodicité. Tout comme son aîné, d’ailleurs. Qui ne manque pas non plus d’aplomb. Et c’est ce genre d’albums que j’aimerais voir sortir régulièrement des ateliers des formations heavy metal des quatre coins du monde. Des opus découplés et probes qui n’ont pas objectif de révolutionner quoi que ce soit, juste de transcender un style musical aussi excitant que le heavy metal qui parle aux gens pour leur donner l’envie de continuer à braver la fatalité et à rester positifs en toute circonstance. Rien de plus, rien de moins. Pari réussi pour GRAVE DIGGER avec ce Healed By Metal qui devrait être prescrit par tous les médecins contre la grisaille environnante et l’abattement conjoint. Et, dernière chose, n’oubliez pas de lire les dix commandements du metal en partant, ils pourraient vous servir. ;)

Les 10 commandements du metal (selon GRAVE DIGGER) :

1) Sans distorsion à la guitare tu ne joueras
2) Tes cheveux jamais tu ne couperas
3) A la batterie tu frapperas aussi fort que tu le pourras
4) Entouré(e) de tes frères et sœurs de metal ta bière tu lèveras
5) En faisant le signe du Diable ton bras tu brandiras
6) Aussi fort que tu le pourras la musique metal tu écouteras
7) Ta veste à patches jamais tu ne laveras
8) Sans heavy metal aucun jour tu ne passeras
9) La météo à un festival metal tu défieras
10) Parce-que tu es metal, aux côtés de tes semblables toujours tu te tiendras

Line-up :

Chris BOLTENDAHL (chant)
Axel “Ironfiger” RITT (guitares)
Jens BECKER (basse)
Marcus “The Reaper” KNIEP (claviers)
Stefan ARNOLD (batterie)

Guests :

Hacky HACKMANN (chœurs)
Andreas VON LIPPINSKI (chœurs)
Frank KONRAD (chœurs)

Équipe technique :

Chris BOLTENDAHL (production, concept de la pochette)
Axel RITT (production, enregistrement des guitares)
Jörg UMBREIT (production, enregistrement, mixage, mastering)
Guyla HAVANCSÁK (artwork)
Jens HOWORKA (photographie – Blendfabrik Düsseldorf, Allemagne)

Studios :

Enregistré aux Principal Studios de juin à septembre 2016 (Senden, Münster, Allemagne)
Guitares enregistrées aux Meadows Studios (Weiterstadt, Allemagne)

Crédits :

Chris BOLTENDAHL (musique, textes et arrangements)
Axel RITT (musique et arrangements)
Jens BECKER (musique et arrangements)

Tracklist :

1) Healed By Metal
2) When The Night Falls
3) Lawbreaker
4) Free Forever
5) Call For War
6) Ten Commandments Of Metal
7) The Hangman’s Eye
8) Kill Ritual
9) Hallelujah
10) Laughing With The Dead
11) Kingdom Of The Night (bonus du digipack)
12) Bucket List (bonus du digipack)
13) Brave, Young And Innocent (bonus de la version japonaise)

Durée totale : 49 minutes

Discographie :

Heavy Metal Breakdown (1984)
Witchhunter (1985)
War Games (1986)
Stronger Than Ever (1986) [sous le nom de Digger]
The Reaper (1993)
Heart Of Darkness (1995)
Tunes Of War (1996)
Knights Of The Cross (1998)
Excalibur (1999)
The Grave Digger (2001)
Rheingold (2003)
The Last Supper (2005)
25 To Live (2005) [live]
Liberty Or Death (2007)
Ballads Of A Hangman (2009)
The Clans Will Rise Again (2010)
Clash Of The Gods (2012)
Return Of The Reaper (2014)
Healed By Metal (2017)

Date de sortie :

Vendredi 13 janvier 2017

Healed By Metal : cliquez ici

Call For War : cliquez ici
神の知恵
Date de publication : jeudi 26 janvier 2017