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24/03/2017
Screaming blue murder
GIRLSCHOOL
 
Quand on découvre en 1982 le titre éponyme de ce troisième album de GIRLSCHOOL, on est dans un premier mouvement heureux de retrouver la verve, l'approche frontale et directe, les riffs acérés, la basse ronde, la batterie sèche, le chant à la fois accrocheur et agressif et un refrain en choeur mémorisable. Pourtant, on sent que le son de GIRLSCHOOL a subtilement évolué. Avec le second titre, le mid-tempo nerveux et bien Rock Live With Me (une reprise des ROLLING STONES), on comprend que les guitares sonnent un poil plus chromées et que le mixage les repoussent légèrement en arrière, les vocaux complémentaires de Kelly JOHNSON et de Kim McAULIFFE et les lignes de basse ventrues paradant au premier plan. Signalons au passage que la basse était désormais tenue par Gil WESTON (ancienne des KILLJOYS, au côté de Kevin ROWLAND, futur DEXYS MIDNIGHT RUNNERS dont le tube Come On Eileen allait nous hanter en 1982), en remplacement d'une Enid WILLIAMS, qui ne reviendrait dans le groupe qu'en 2000 !

Si le style des compositions n'a pas drastiquement évolué, on constate au fil de l'album que l'énergie, encore très palpable, a été quelque peu canalisée. Il semblerait que cette architecture sonore revue soit due au changement de producteur. Exit le vétéran Vic MAILE qui sut si bien faire coïncider urgence Rock (presque Punk) et limpidité sur Demolition et Hit And Run. Le maître d’œuvre de Screaming Blue Murder était Nigel GRAY qui s'était auparavant illustré en produisant magistralement les trois premiers albums de THE POLICE et deux disques de SIOUXSIE AND THE BANSHEES.
Cela dit, le fait que les guitares soient moins épaisses et crépitantes en rythmique laisse plus de place à la guitare solo, ce qui met en exergue le boulot très vivace, vibrant et mélodique de Kelly JOHNSON à la guitare solo.

La seule concession à l'air du temps de l'époque réside dans Flesh & Blood, splendide morceau mêlant Rock aride et Pop angoissée, porteur d'une gravité inédite chez GIRLSCHOOL, groupe jusqu'alors davantage porté sur le premier degré.

Cette réédition comporte en bonus un titre, Don't Stop, qui figurait sur le EP Wildlife et qui assure une sorte de transmission entre l'âpreté initiale et l'évidence mélodique en devenir. Les chanceux qui auront pu acquérir la réédition de 2004 bénéficièrent de pas moins de dix titres live supplémentaires ! Quoiqu'il en soit, la réédition de 2017 permet de (re)découvrir le dernier album proprement magistral de GIRLSCHOOL.
Alain
Date de publication : vendredi 24 mars 2017