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17/04/2017
Solve coagula
DEATHAWAITS
 
Le gang a déjà commis deux forfaits : Out Of Adversity en 2011 et The Abominable en 2014. Pourtant, je n'avais jamais croisé leur route... jusqu'au jour où j'eus à m'occuper de l'enquête sur leur troisième création morbide : Solve Coagula. De nos jours, les meurtriers se targuent d'être des latinistes et habillent leurs actes barbares de références alchimistes. Dissous et coagule donc.

En effet, après avoir fait le tour de la scène de crime, on peut dire que DEATHAWAITS a bel et bien pratiqué la dissolution et que nous n'avons plus qu'à constater la coagulation. D'après les premières constatations et les recoupements par témoignages indirects (forcément pas de première main, faute de survivants pour jacter), ils sont cinq à se cacher derrière cette appellation ô combien programmatique. Chacun a sa spécialité létale.
Tout le monde s'accorde sur le rôle majeur du dénommé Frédéric BOUZIAT qui attaque les victimes avec des instruments percussifs. Certes, le gaillard frappe fort et beaucoup, vite et lourdement mais n'allez pas vous imaginez un boulot salopé, un truc de brute pure ; c'est très maîtrisé, millimétré, souvent très rapide mais le bougre est capable de lever le pied, sans doute pour faire croire à ceux qui passent entre ses mains qu'une rémission est possible. Foutaises ! Pas de rémission.
Pour tenter couvrir le bruit, Thomas GRANTURCO joue à l'étrangleur ottoman en produisant des sons étouffés et sourds.
Jordan BONNEVAILLE et Damien RIOU: les deux bouchers sont omniprésents, maniant les lames avec une rapidité et une précision chirurgicale : les tranches sont fines et le désossage impeccable. Et vicieux avec ça ! A tour de rôle, sûrement pour faire les malins, ils œuvrent en solo : vous avez le choix entre le mode hystérique dit à la Kerry KING et une approche nettement plus harmonieuse. Des esthètes de l'horreur, de quoi créer des contrastes à vous glacer les sangs.
Pour couronner le tout, il y a le psychopathe en chef, un timbré du nom de Florian GARRIGUE qui vient gronder et éructer des insanités aux oreilles de victimes qui sentent déjà leur vie leur échapper. Les insanités qu'il débite sont propulsés hors de son gosier en charpie avec rugosité et brutalité mais l'homme parvient à moduler pour éviter de sonner de manière monocorde.

Partis comme ils sont, nos psychopathes semblent difficilement arrêtables tant ils ont améliorés leurs méthodes qu'ils mettent en œuvre avec méthode, frénésie et maîtrise. Dangereux, les types, très...

PS : peut-être aurez-vous compris de DEATHAWAITS vient de produire une petite bombe de Death Thrash particulièrement bien goupillée, dans laquelle la lourde et grave rugosité de Death Metal se combine à merveille avec la frénésie saccadée du Thrash. Grâce à une mise en son vivante et précise, Solve Coagula ne se résume à un exercice de brutalité mais offre un visage technique et mélodique essentiel, le rendu global demeurant ultra-efficace. Vous aimez SLAYER, DEATH ANGEL, MORBID ANGEL mais aussi la brutalité moderne, qu'elle relève du Metal ou du pur Hardcore ? Solve Coagula vous conviendra.

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Alain
Date de publication : lundi 17 avril 2017